Préambule
Le double tombolo de Giens est quelque
chose qui m'a toujours passionné et je me suis souvent demandé
comment celui-ci avait bien pu se former.
N'ayant aucune compétence particulière en géologie,
je me suis documenté au fil des années afin d'essayer
d'avoir "une approche" à cette question.
Je
rédige "ma réflexion personnelle"
sur cette page avec les documents collectés, sans aucune
prétention, mais avec la simple ambition d'un peu vous
"éclairer" sur le sujet. Vous pourrez à votre
tour vous faire votre propre idée sur ce "fameux mystère"
relatif à sa formation.
Avec les problèmes
d'érosion du tombolo occidental, comme beaucoup d'entre vous,
en me promenant, depuis plusieurs années j'ai photographié
le triste état des lieux. La curiosité m'a incité
à me documenter sur internet. La
synthèse de mes recherches constitue la deuxième partie
de cette page.
Mais
qu'est-ce qu'un tombolo ?
La définition
courante indique que « un tombolo est un cordon de sédiments
reliant deux étendues terrestres. Le plus souvent, il s’agit
d’un cordon littoral entre une île ou un îlot et la
côte d'un continent ou d'une autre île. Le dépôt
sédimentaire (généralement sableux) est le plus
souvent causé par la réfraction du train de vagues due
à l'île ».
Comment
se forme un tombolo ?
La réfraction
du train de vagues ? C’est le changement de direction imposé
à la houle par un obstacle. Le train de vagues, ralenti et s’incurve
en éventail en épousant la forme du rivage. L’élan
de la houle est alors cassé, le vent ne pousse plus les vagues
dans le même sens, l’énergie de la houle se perd
dans le mouvement tournant, la mer lâche prise et tout ce qu’elle
transporte tombe au fond. De coup de vent en coup de vent, les sédiments
s’accumulent, forment un talus qui ralentit de plus en plus le
flux… et finit par créer un rivage.
Pour qu'un tombolo se forme il faut que le rapport "d/L" soit
inférieur à 1,5 ("d" est la distance de la côte
du continent à l'île et "L" est la largeur de
l'île dans la partie qui est parallèle à la côte.
Pour notre tombolo nous avons 4km/6,5km= 0,6.
Si le rapport se situe entre 1,5 et 3,5 il y a formation d'un "saillant"
à partir du rivage de la côte. Au delà de 3,5 il
n'y a plus de dépôts significatifs.
Les
doubles tombolos dans le monde
Le double tombolo de Giens est un phénomène géologique
rarissime. Il n'en existe que cinq exemplaires dans le monde dont trois
dans la seule Méditerranée
occidentale (Giens en France, Orbetello en Italie, et d'Ifach-Calpe
en Espagne).
Hypothèse
sur la constitution du double tombolo de Giens
- (version avril 2013)
Les carottages effectués
dans la glace dans la région de Vostok ont permis de reconstituer
les
variations du niveau des mers au fil des 420 000 dernières années.
Le dernier niveau "haut" des océans remonte à
environ 120 000 ans et la dernière glaciation (niveau bas) à
18 000 ans.
Si le double tombolo existait déjà il y a 120 000 ans,
il aurait forcement subit l'effet de l'érosion
durant les 102 000 ans ou la mer a progressivement baissé son
niveau pour atteindre -125 mètres.
En
fonction des informations et réflexions détaillées
sur cette page , je n'ai
pas pu résister à la tentation de réaliser une
"simulation" de ce qui "aurait pu se passer" depuis
100 000 ans.
Je
vous rappelle que celle-ci n'est qu'une "hypothèse personnelle".
---
Documentation disponible
A partir d'un document (extrait
de la page 1) établis par BLANC Jean Joseph (géologue)
et des plans énoncés ci-après dont j'ai pris connaissance
au début de l'année 2013, grâce à Pierre
LAVILLE (géologue), je revois mon hypothèse initiale de
2007 afin que celle-ci soit cohérente avec ces dernières
informations.
Je vais utiliser pour cela :
-- Plan A - Une coupe de terrain réalisée à partir
des informations recueillies sur 3
carottages forés en 1997. Ceux-ci se situaient vers le milieu
du tombolo ouest au droit de la borne 21,
-- Plan B - Un plan illustrant la présence d'un cordon antique
induré devant l'ancienne cité d'Olbia,
-- Plan C - Une coupe de terrain dessinée après la réalisation
d'un forage au village de La Capte sur le tombolo Est.
-- Plan D - Une coupe en travers du lit du Gapeau au niveau du quartier
du Moulin Premier.
-- Plan E - Un plan illustrant la présence de "paléo-chenaux"
dans le prolongement du Gapeau et du Pansard.
---
Réflexions
Si nous nous positionnons dans le temps à -11 000 ans BP :
-- Pour le tombolo Ouest nous avons des grès indurés datant
de 28 000 BP qui nous indiquent une arête rocheuse entre l'Almanarre
et Giens sous 3 à 6 mètres d'eau environ. (plan A et B)
-- Pour le tombolo Est nous trouvons sur le plan C :
---- du grès permien à partir de -70 mètres (250
Ma BP),
---- des éboulis à lentilles argileuses rouges de 40 à
70 mètres (de 11 000 BP à 3 Ma BP).
---
Première conclusion Les
différents sondages nous apportent la preuve que le double tombolo
dunaire s'est constitué durant la dernière remontée
des océans. (- de 18 000 ans). Celui-ci est donc tout récent
..... par rapport aux périodes géologiques.
---
Apport des alluvions
Il est écrit dans certains documents que
le Gapeau se jetait à une certaine époque dans le "Port
de Toulon" et même dans le port de Carqueiranne. Si nous
observons la carte des fonds marins en ces lieux, (plan F), nous constatons
que la ligne des -30 m se situe juste au niveau de la digue du port
et à seulement 400 m du rivage au large du Cap Brun et du Bou
Rouge alors qu'elle est à 3000 m du tombolo ouest. Si le Gapeau
s'était jeté dans le port durant quelques milliers d'années,
la grande rade aurait probablement était remplie comme du côté
d'Hyères. Sauf informations
et preuves contraires, il peut être considéré qu'il
n'y a aucun cours d'eau important qui a pu apporter des alluvions en
provenance du côté de Toulon. Je considère alors
que tous les dépôts constituant les tombolos proviennent
donc du côté Est d'Hyères d'autant que la composition
de ceux ci sont constitués de minéraux issus "des
Maures" (plan C).
Ce plan de 1814 figure bien le
double tombolo. Curieusement le cordon ouest est relativement large
par rapport au côté Est - (zoom)
Afin d'essayer de reconstituer
la chronologie de la formation du double tombolo, j'ai utilisé
comme base de travail une carte de 1638 qui est la plus ancienne et
la plus précise, à ce jour en ma possession ..... pour
l'époque. Les proportions ne sont que très approximatives,
mais c'est le principe que nous recherchons !
*
Plan n°1 - Nous sommes en 11 000 BP, le niveau de la mer qui
remonte progressivement, est environ à la côte -50 m.
qui correspond globalement à la fin des dépôts
des éboulis à lentilles argileuses sous le tombolo Est
(plan C). Le terrain émergé à ce moment là,
remonte progressivement jusqu'au grès induré du tombolo
Ouest. Le Gapeau commence à remplir son sillon d'érosion
en apportant des alluvions en abondance (plan D) et remplit également
les paléo-chenaux (plan E).
Le Pansard et le Roubaud y contribuent également.
La coupe du lit du Gapeau (plan D), nous montre que le sous sol profond
en rive droite est du grès permien, alors que la rive gauche
est constitué de phyllades avec une faille à la jonction
des deux.
--- la ligne bleu schématise les rivages au niveau -50 m. [hors
alluvions -> rocher brut supposé] par rapport à aujourd'hui
= BP --> before present. Le plan E ci-dessous met en évidence
le volume des alluvions apporté par le Gapeau entre Giens et
le Cap Bénat.
--- La zone" alluvions Gapeau 1", schématise les
apports
fait par le Gapeau à son stade primaire lorsqu'il arrivait
par la dépression de Saint Jean, bien avant les dernières
ères glaciaires. Ces dépôts constituent probablement
la sous couche de tout ces apports.
--- La zone "alluvions Gapeau 2", schématise les
apports fait par le Gapeau à son embouchure actuelle et qui
se sont superposés aux précédents en comblant
les paléo-chenaux.
* Plan n°2
--- Les alluvions constitués de sables laguno-marins et d'argiles
verdâtres puis les vases noires sont progressivement poussés
vers l'ouest en direction de l'arête rocheuse située
entre l'Almanarre et Giens durant la période de 8 500 BP à
5 000 BP pour faire des dépôts jusqu'au niveau -25 mètres
environ. Sous l'effet des vagues, ces alluvions ne se déposent
pas à l'horizontale, mais légèrement en pente,
comme le fond sableux actuel.
Plan E - Implantation
des paléo-chenaux et du niveau marin à -50m
(zoom)
Plan
F - Mise en évidence des fonds marins supérieurs
à 30 m
(zoom --> clic sur carte) - (zoom
détail port de Toulon)
Graphique G - Variation
du niveau des océans depuis 19 000 BP
(zoom)
(H) Malgré l'ouverture
fréquente d'une brèche par les services municipaux
afin de vider l'eau de la lone de la Dollieule (entre l'Ayguade
et les Salins), le ressac de la mer ramène en permanence
des alluvions qui l'obstrue à nouveaux. Cet exemple peut
éventuellement illustrer la façon dont a pu se
réaliser le cordon dunaire ?? - (zoom)
Plan n° 1
- (zoom)
Plan n° 2
- (zoom)
*
Plan n°3
--- De 5 000 BP à
3 000 BP les dépôts de sable issus des Maures commencent
à se déposer :
----- sous le tombolo Est : sur une épaisseur de 25 mètres
( niveau -1 mètre) --> plan C
----- sous le tombolo Ouest : sur une épaisseur de 3
mètres (niveau zéro). --> plan A
Durant cette période, la vitesse de montée des
océans a nettement ralenti. Le niveau va se stabiliser
vers la côte -1m --> graphique G
----- les vagues amènent progressivement du sable sur
l'ensemble de l'arête rocheuse du tombolo ouest. Les vents
d'Est déplace ce sable par dessus la dune et créent
ainsi la plage de "La Manarre" [Almanarre]. Durant
cette période cela peut également permettre la
constitution de la zone marécageuse de l'Estève
(l'étang de l'Estagnets).
----- Comme vu précédemment, il n'y a pas de possibilités
d'apports de matériaux par l'ouest pour constituer cette
plage.
Plan n° 3
- (zoom)
Photo retouchée illustrant
le plan n° 3 - (zoom)
*
Plan n°4
--- Le niveau des océans étant stabilisé
au niveau actuel (en mètres) vers 2000 BP, les alluvions
sont "ballottés" alternativement par les vents
d'Est et d'Ouest..
--- Avec la faible hauteur d'eau, les courants marins commencent
à créer l'amorce du tombolo Est à partir
de Giens (voir "comment se forme un tombolo" ci-avant).
--- Les alluvions ramenés par les vents d'Est peuvent créer
une dune émergée de part et d'autre l'embouchure
du Gapeau,
--- Au fur et à mesure que le cordon Est progresse vers
le nord, il bloque progressivement, puis totalement, l'apport
de nouveaux alluvions vers le tombolo Ouest.
Plan n° 4
- (zoom)
Photo retouchée illustrant
le plan n° 4 - (zoom)
* Plan n°5 --- Les dépôts
d'alluvions continuent à engraisser le cordon dunaire Est
qui finit par faire la jonction avec celui du Gapeau.
--- Les crues du Gapeau commencent à remplir "le couloir"
situé entre la côte et le cordon dunaire Est. A ce
moment là, les eaux peuvent s'écouler vers l'Almanarre
avec celles du Roubaud et se retrouvent emprisonnées entre
les deux tombolos. Cela favorise le dépôt de vases
d'étangs (plan A). Cela va également probablement
occasionner des brèches dans les cordons dunaires pour
évacuer ces excès d'eau vers la mer (voir témoignages
ci-après "Brèches sur tombolos").
--- A partir de ce moment là, le tombolo Ouest est totalement
privé d'apports de nouveaux matériaux et va commencer
à régraisser. Chaque fois "qu'un grain de sable"
sera emporté vers l'Est dans le nouveau marais, il ne reviendra
plus et tous les prélèvements qui seront faits par
l'homme ultérieurement ne feront qu'accélérer
le phénomène.
*
Plan n°6 --- Les
quantités d'alluvions apportés par les crues du
Gapeau commencent à créer des zones de marécages.
--- Le cordon dunaire Est continue à s'engraisser,
--- Lors des orages, le Roubaud alimente "l'étang"
qui vient de se former entre l'Almanarre et Giens.
Plan n° 5
- (zoom)
Plan n° 6
- (zoom)
*
Plan n°7 --- Lors des crues du
Gapeau, les marécages sont progressivement comblés
et diminuent de surface.
--- A l'Est de l'embouchure du Gapeau les zones marécageuses
sont progressivement aménagées pour collecter
du sel à partir du début du millénaire
par les grecs puis les romains.
--- A partir de 1480, le Roubaud draine les eaux de fuite du
canal Jean Natte et il est canalisé jusqu'à l'étang
du Pesquier.
--- Les prélèments de matériaux dans la
baie de Giens et les tempêtes contribuent à la
lente régression du tombolo Ouest.
*
Plan n°8 --- Plans d'archives de
1634 réalisé par Christophe Tassin. Il correspond
au plan n° 7 de l'évolution du double tombolo.
Plan n° 7
- (zoom)
Plan n° 8
- (zoom)
RECONSTITUTION
DE L'EVOLUTION EN COUPE
L'assemblage des plans
A et C, ci-avant, constitué des coupes de terrains réalisées
vers le milieu du double tombolo, permet également d'essayer
de reconstituer "le puzzle" de la formation du double
tombolo en remontant dans le temps. Nous allons "supposer"
pour cela que nous avons un dépôt "rectiligne"
pour des dépôts de même nature entre les
tombolos Ouest et Est.
L'échelle des hauteurs est 5 fois supérieure à
celle des longueurs afin de faciliter la compréhension
des différentes coupes.
*
Coupe vers 11 000 BP - Sous le
tombolo Ouest, les grès indurés du pléistocènes
sont en place depuis 28 000 BP. Nous ne connaissons pas son
évolution vers l'Est.
- Sous le tombolo Est, les éboulis à lentilles
argileuses rouges solifluées à éléments
de phyllades de Giens arrivent au niveau -39.5m, alors que le
niveau de la mer est à -50m. environ (source CNRS).
Nous avons là une petite énigme car le niveau
de la mer devrait se situer au dessus de ces dépôts.
- Nous ne connaissons pas l'évolution du niveau supérieur
du grès permien vers le tombolo Ouest.
*
Coupe vers 8 000 BP - Sous le tombolo Ouest, nous avons une couche
peu épaisse de matériaux non déterminés
au dessus des grès pléistocènes.
- Sous le tombolo Est, la partie supérieure des dépôts
des sables laguno-marins et argiles verdâtres de la période
du Boréal est au niveau -32.5m.
- La niveau de la mer est au niveau -20m. environ, ce qui est
cohérent.
*
Coupe vers 5 000 BP - Sous le tombolo Ouest, un mélange de
sables, limons argileux noirs coquilliers et limons lagunaires
se déposent sur une épaisseur de 3 à 5m.
- Sous le tombolo Est, le niveau supérieur des vases
noires et mattes d'herbiers incarbonisées est au niveau
-24.5m.
- Le niveau de la mer est au niveau -3m. environ.
*
Coupe vers 3 000 BP - Sur le tombolo Ouest, le sable qui se dépose
en abondance durant cette période va finir par recouvrir
les précédents alluvions. C'est à priori,
le seul moment ou la plage de l'Almanarre va pouvoir se constituer
avant que la formation du tombolo Est ne "bloque"
l'apport des alluvions vers l'Ouest.
- Sous le tombolo Est, une épaisseur de 25m. de sables
de plage à minéraux issus des Maures s'est déposée.
- Le niveau de la mer est au niveau -1m. environ.
*
Coupe vers 2 000 BP - Sur le tombolo Ouest, la dune s'est formée
jusqu'à un niveau +2 mètres et des vases se sont
déposées au fond de l'étang.
- Sur le tombolo Est, les dépôts de sable émergent
et donnent naissance au cordon dunaire du tombolo.
- Le niveau de la mer est globalement au niveau actuel. Nous
pouvons observer que la partie inférieure des dépôts
de sable a une pente moyenne de 1,6 cm/m. (2450 cm/1500m)
*
Conclusion
- En fonction des observations
ci-avant, il semble que le tombolo
Est n'a pu se former et "émerger" de façon
permanente que depuis une période inférieure à
3 000 ans. En effet, il y a 5 000 ans, les premiers
dépôts de sable se sont fait alors que le niveau
de la mer était 20 mètres au dessus.
Pour déposer 20m. de sable, il a probablement fallu plus
de 2 000 ans (correspondant à 1 m. tout les 100 ans ou
1 cm toutes les années).
Je
vous rappelle que tout le texte ci-dessus n'est qu'une "hypothèse
personnelle", établie suivant l'argumentation
que je viens de développer.
BRECHES
SUR TOMBOLOS
*
Plan n°9, 10, 11 et 12
Ces extraits de cartes de 1715 et 1727, qui sont assez schématique,
mettent en évidence une particularité à
cette date.
Nous pouvons constater qu'il existe une brèche au travers
de chaque tombolo (plage de "la Manarre" et plage
d'Hyères).
Ces brèches ont probablement été occasionnées
à la suite d'une importante tempête ou un fort
débordement du Gapeau au travers des marécages.
Le percement volontaire d'un canal est fort peu probable, car
à cette époque les
pêcheries dans l'étang faisait l'objet d'une
activité commerciale. * Plan n°13
37 ans plus tard, sur cet extrait de carte de 1764 nous constatons
que la brèche dans le tombolo Ouest a été
obstruée.
Un grau semble avoir été aménagé
dans le tombolo Est, afin d'évacuer les eaux excédentaires
de l'étang qui était alimenté par le "Roubaud"
et les eaux de fuite des moulins su canal Jean Natte. La bastide
des Pesquiers a été construite au niveau de ce
grau.
*
Autres brèches
Nous retrouvons dans les archives du Conseil Général
de la Communauté lors de la délibération
:
--- du 20 avril 1755 :
"Les inondations
ont creusé une brèche à la plage de Giens.
L'étang des pêcheries communique avec la mer du
Ponant. Pour empêcher l'évasion des poissons du
dit étang, il sera acheté deux carcasses de vieux
bateaux, et plus si nécessaire que l'on remplira de pierres
et que l'on coulera à fond en travers de la brèche."
--- du 9 juin 1767 :
"Cette année là, le Gapeau
a débordé plusieurs fois de façon très
importante. Les quantités d'eau ont été
telles que toutes les terres au sud du Gapeau ont été
envahies ainsi que l'étang du Pesquier. Le niveau des
eaux a fini par créer une brèche sur le cordon
ouest du tombolo, libérant une grande partie des poissons
qui s'y trouvaient."
Sur la carte marine actuelle ci-contre
nous pouvons observer, en lisant les chiffres, une déclivité
progressive de la plage vers le large sans remontée du fond marin
de façon significative. Nous atteignons environ les 25 mètres
de profondeur en face le port de La Madrague.
Référence (1) : "Les
tombolos de Giens, Olbia et le Gapeau : Géologie et contexte
archéologique" de BLANC Jean Joseph
Remerciements :
- à Pierre LAVILLE pour les documents qu'il m'a communiqué
et qui m'ont permis d'actualiser cette page en avril 2013.
- à mon ami Richard R. pour le prêt de la carte marine.
Carte marine n° 14 -
(zoom)
LA
LUTTE DESESPEREE DU TOMBOLO OUEST
Historique
jusqu'en 2008
La flèche
littorale orientale qui n'a qu'une largeur de 25 à 80 mètres
sur une grande partie de sa longueur, est toujours confrontée
au problème de l'érosion, notamment dans sa partie la
plus au nord.
Une
quantité importante de sable a été prélevée
sur le tombolo pour réaliser des travaux :
--- Au XVIIème et XVIIIème siècle, lors de l'agrandissement
du port de Toulon.
--- D'une façon relativement modeste, au XIXème siècle,
lors de l'aménagement des tables salantes.
--- Durant la guerre de 1939-1945 pour la réalisation
des blockhaus et autres ouvrages militaires.
Ces différentes actions ont réduit d'une façon
importante et irréversible la largeur initiale du tombolo.
Jusque vers 1800,
ce cordon dunaire est la seule voie d'accès jusqu'à la
presqu'île de Giens (plan n°1).
Elle est quelquefois coupé comme le figure des cartes
anciennes vers 1700, 1715, 1727 (voir ci-dessus) et 1882. Des archives
nous indiquent que le cordon ouest a également été
rompu lors de tempêtes en 1767, 1811 et 1917.
En 1848, pour
protéger les marais salants en pleine extension, on tente de
fixer le trait de côte par des enrochements et l'enfouissement
de rails de chemin de fer dans la dune, là où ont eu lieu
les prélèvements de matériaux. En 1917, le cordon
dunaire est à nouveau rompu lors d'une nouvelle tempête.
En 1930, un collecteur
d'égout de 600 mm est immergé au large de l'Almanarre
(photo n°2) et va donc rejeter une
"certaine" quantité d'eau douce au milieu des bancs
de posidonies. Leur santé et leur développement étant
conditionnés par une salinité devant être comprise
entre 37 et 38 grammes par litre ceci ne va pas favoriser leur prospérité.
En 1969, la Compagnie
des Salins du Midi cède gratuitement le cordon littoral à
la commune, qui s'engage en contrepartie à protéger les
marais d'une intrusion de la mer.
Celle-ci, lors de la délibération n° 64 du 30 mai
1969, officialise le lancement de la création d'une route goudronnée
à double sens de circulation de 6m de largeur environ, entre
l'Almamarre et Giens afin de décongestionner la route de la Capte
durant la période estivale. Ces travaux seront réalisés
rapidement puisque nous retrouvons la route sur la photo aérienne
de 1969 (sans précision du mois). Une conduite d'eau potable
de 250mm sera également posée en 1970 à environ
20m à 30m du rivage (photo n°3)
afin de renforcer l'alimentation de Giens, ainsi qu'une ligne électrique
aérienne de haute tension. [Le restaurant "le Passe
Pied" sera ultérieurement construit en plein sur cette conduite.
A ce jour des "fragments" de cette canalisation se situent
à environ 8 mètres du rivage (photo
n°4). La plage semble donc avoir reculé de 15m
en ce lieu.]
L'ensemble de ces
travaux de terrassement va détruire partiellement la végétation
qui fixait le sable. Avec l'ouverture de la route à la circulation,
c'est 4 kilomètres de plage supplémentaire qui s'ouvre
aux touristes.
A ce moment là, plusieurs phénomènes vont venir
aggraver rapidement la déstabilisation de la dune :
-- la mise en place d'ouvrages lourds (enrochements et palissades de
rondins) destinés à protéger cette route de la
mer (photo n°5 + 6),
-- le nettoyage régulier de la plage durant le tiers de l'année
afin qu'elle soit "bien propre". Ceci va éliminer toutes
les banquettes de posidonies mortes qui recouvraient le sable et le
protégeaient des coups de mer et du vent (photo
n°7 + 8). A ce jour, le ramassage des posidonies
est beaucoup plus ponctuel.
(1) La carte Cassini de 1780 nous
montre que l'accés à la presqu'île de Giens ne
se fait que par le tombolo ouest. Sur le tombolo Est le chemin dans
la partie nord s'arrête au "Gras passage" de la "Catte"
(Capte) - (zoom)
(2) Les brèches dans
la dune se produisent pratiquement toujours dans le même secteur
nord du tombolo. L'émissaire de rejet en mer est positionné
sur le plan - (zoom)
(3) Terrassement en 1970 pour
la pose de la conduite d'eau potable - (zoom)
(4) Photo à comparer
à la précédente (3)
La conduite d'eau potable de 250mm posée vers 1970 est
depuis longtemps abandonnée. Elle est aujourd'hui à
environ 8 mètres du rivage et se trouvait initialement
sous le restaurant "Le Passe pied" - (zoom)
(5) Reste de pieux et de géotextile
de palissades qui
constituaient initialement la protection de l'arrière
de la plage. Cela donne une idée du recul de celle-ci -
(zoom)
.
.
(6) Bien que peu efficace,
la technique des enrochements
et palissades de rondins est toujours utilisée - (zoom)
(7) Plage "propre"
débarrassée des mattes de posidonies.
Cela la rend beaucoup vulnérable aux coups de mer
et à l'érosion du vent - (zoom)
.
.
--
le piétinement systématique des végétaux
va les faire progressivement disparaître et le vent d'ouest va
déplacer des tonnes de sable dans les marais salants,
-- l'absence d'apports sédimentaires par l'ouest ne permet pas
de compenser tout le sable qui est déplacé des zones sensibles,
-- l'herbier
de posidonies qui est de plus en plus se dégrade, ne semble plus
jouer pleinement son rôle d'amortisseur de houle et de fixateur
des éléments fins,
-- la montée lente, mais régulière du niveau marin
ne peut qu'aggraver la situation.
Après une
importante tempête en décembre 1976, le cordon dunaire
est emporté une nouvelle fois sur plusieurs centaines de mètres
et la conduite d'eau potable est cassé en plusieurs endroits.
Cela conduira la commune et la Cie Générale des Eaux à
remplacer
-- en 1977 une longueur de 1000 mètres,
-- en 1979 une longueur de 800 mètres.
Cette canalisation sera progressivement remplacée sur les 4 km
et déplacée d'environ 20 mètres (en moyenne), en
bordure du canal de ceinture (canal périphérique des marais
salants).
Il est à noter que la ligne aérienne à haute tension
a été enterrée pour des raisons de sécurité.
Après chaque
tempête, la commune de Hyères va reconstituer le cordon
dunaire avec des dizaines de milliers de tonnes de terre et de débris
de chantiers. Le cordon qui n'a désormais plus rien de naturel
va résister de moins en moins bien, s'effondrant
par pans entiers sous l'assaut des vagues (photo
n°9). Parallèlement, afin de contenir le recul de
la plage, on y a déversé d'importantes quantités
de galets roulés prélevés dans la rivière
Durance (photo n°10). Or, en générant
entre eux des micro-courants, ces galets vont accélérer
la fuite des éléments fins et éliminer progressivement
le sable qui sera repris par les courants (photo
n°11).
En
1993, la municipalité soumet à l'enquête publique
trois versions d'un vaste projet de réhabilitation du tombolo
occidental élaboré par la DDE. Les associations de protection
de l'environnement et les scientifiques optent pour la fermeture de
la route du sel. Face à eux, les professionnels du tourisme considèrent
cette route comme un outil économique indispensable. Plus qu'une
desserte de la plage de l'Almanarre, elle est devenue en période
estivale un lien nécessaire entre le continent et une presqu'île
de Giens qui a été considérablement urbanisée
: 20 000 personnes y séjournent l'été, 300 000
personnes y embarquent chaque année pour l'île de Porquerolles,
les établissements hospitaliers y emploient plusieurs centaines
de salariés; soit un trafic de 16 000 véhicules par jour
l'été, dont le tiers utilise la route du sel.
(8) Plage "naturelle"
avant nettoyage des mattes de posidonies.
La protection est maximum - (zoom)
.
(9) Remblais qui s'effondrent
sous la force des vagues
(zoom)
.
(10) Plage reconstituée
avec des galets roulés de la Durance et vestiges de 3
pieux qui maintenaient les palissades en arrière de plage,
il y a une vingtaine d'années - (zoom)
Si cette dernière venait à être supprimée,
il faudrait doubler la route empruntant le tombolo oriental, supprimer
les réseaux d'eau potable, d'électricité et câbles
marine toujours enfouis dans le cordon dunaire, déplacer l'embarcadère
de la Tour Fondue et ralentir l'urbanisation galopante de la presqu'île
de Giens. Enfin et surtout, les services de secours mettent en avant
la nécessité d'une seconde voie d'évacuation, notamment
en cas d'incendie de forêt sur la presqu'île.
Face à la polémique, la municipalité préfère
différer sa décision. Or six mois plus tard, le 6 janvier
1994, une violente tempête détruit une partie de la route
du sel et ouvre une nouvelle brèche dans le cordon. Tous les
projets sont alors abandonnés et la gestion du site est confiée
au Conservatoire du Littoral qui accepte de mettre en place un programme
de protection et de réhabilitation du tombolo qui consiste essentiellement
:
-- à la pose de ganivelles
sur l'ensemble du cordon dunaire afin de permettre la reprise et le
développement de la végétation qui fixe la dune
(photo
n°12),
-- au déplacement en 1994 de la route en bordure du canal de
ceinture des marais salants avec fermeture de celle-ci à la circulation
automobile du mois de novembre à avril
(photo n°13
+ 14 + 15),
-- à la suppression des parkings dans la partie nord de la route
du tombolo, avec ouverture d'un grand parking gratuit (photo
n°16) au niveau du giratoire de l'Almanarre,
-- au déplacement de la conduite d'eau potable et de la ligne
électrique à haute tension en bordure du canal de ceinture
des marais salants,
-- à l'initiation d'un plan global de protection de la presqu’île
de Giens, associant l’État et les collectivités
locales.
Le Conservatoire du Littoral achète
en 2001, les anciens salins d'Hyères.
Depuis le début
de ce programme de réhabilitation le bilan est mitigé.
Dans la partie sud du tombolo, les ganivelles fonctionnent bien et la
plage, profitant des sédiments arrachés à la partie
nord, est en phase d'accrétion (photo n°17)
. Au nord en revanche, la végétation ne reprend pas (photo
n°18) et la mer continue d'ouvrir les deux brèches
principales (photo n°19 + 20) ; lesquelles
doivent être colmatées quatre à six fois par an.
Les dunes sur lesquelles ont été posées les ganivelles
commencent à être déchaussées (photo
n° 22). Au début du mois de janvier 2001, en une nuit,
une tempête a totalement détruit 100 mètres de dune,
projetant 1 500 à 2 000 m3 de sable dans le canal situé
en arrière de la route (photo n° 21).
En cette période pré-électorale, la municipalité
s'est empressée de restaurer le site. En moins d'une semaine,
5 000 tonnes de sable de carrière ont été amenées
sur le site et la dune a été reconstruite sur 500 mètres
de longueur (chantier estimé à plus d'un million de francs).
(11) Détail des galets
roulés de La Durance
(12) Mise en place de ganivelles
longitudinales et transversales afin de piéger le sable et
de permettre le développement de la végétation
- (zoom)
(13) La route originale
rejoint progressivement la mer
lors de chaque tempête - (zoom)
(14) A droite, la nouvelle
route étroite à double voie interdisant
le stationnement des véhicules. Au centre, le talus vierge
de toute végétation reconstitué après
la tempête - (zoom)
(15) La route du sel est barrée
de novembre à avril
(16) Grand parking ouvert
durant la période estivale
(zoom)
(17) Dans le sud du tombolo
ouest la plage est en phase d'accrétion - (zoom)
(18) La fragilité de
la dune ne permet pas à la végétation de
se développer - (zoom)
(19) Le cordon dunaire de
protection a été emporté à droite
dans le canal de ceinture. La mer est à moins de 10m du
bord de la route - (zoom)
(20) Là encore le cordon
dunaire artificiel n'a pas résisté - (zoom)
(21) Les posidonies et le sable ont traversé la route
pour aller
se jeter dans le canal - (zoom)
Même
si la route du sel peut difficilement être supprimée en
l'état actuel des choses, force est de constater que le fil directeur
des aménagements consiste comme depuis prés de 40 ans
à maintenir le trait de côte. Or il s'agit là d'un
non-sens écologique dans la mesure où il est impossible
de faire coexister sur moins de trente mètres de large une route
goudronnée à double sens et un système dune-plage
naturellement mobile, qui plus est en régression (photo
n° 22).
Un comparatif ponctuel (1000m au sud du début du tombolo) entre
un fond de plan de 1970 et une photo satellite de Google Maps fait apparaître
un recul du trait de côte de 8 mètres environ. Ce qui fait
une régression moyenne de la dune de 20 cm par an en ce lieu
!
Plus globalement, outre le fait qu'elle est perdue d'avance, cette lutte
va devenir de plus en plus difficile et onéreuse. En effet, le
niveau de la mer ne cessant de monter et la plage de reculer, la dune
artificielle non végétalisée s'en trouve chaque
année plus haute, plus mince et plus abrupte (photo
n° 23 et 24)
, donc plus vulnérable.
Prenant acte de cette fuite en avant, certains responsables prônent
aujourd'hui un « accompagnement de l'évolution naturelle
». Il s'agirait de supprimer la route et laisser la mer percer
le cordon pour envahir librement les marais, tout en engageant un véritable
travail de restauration du cordon.
Il reste encore beaucoup d'obstacles techniques, financiers et politiques
à lever pour déplacer sur le tombolo oriental :
-- l'ex "route du sel" (maintien d'une deuxième route
de sécurité),
-- les réseaux d'eau potable, d'électricité et
cables téléphoniques (avec difficultés techniques
et allongement des réseaux dus au contournement des marais),
-- l'embarcadère de la Tour Fondue (diminution du flux de véhicules
vers la presqu'île).
Techniquement, les scientifiques ne sont pas en mesure de prévoir
ni de maîtriser le cheminement de la mer dans les marais. Il est
donc impossible d'en cerner les conséquences à moyen et
long terme pour l'ensemble du tombolo et son environnement proche. A
ce titre, les premiers carottages ne sont pas encourageants puisque
la quantité de sable disponible serait beaucoup plus faible que
prévue.
Juridiquement, on peut s'interroger sur le risque contentieux inhérent
à ce type de décision, car, outre la nature et l'intensité
des préjudices, il sera difficile d'en déterminer les
responsabilités et les atteintes aux propriétés
et aux intérêts privés.
Depuis maintenant
environ 50 ans, la commune d'Hyères, puis maintenant le Conservatoire
du Littoral colmatent régulièrement les brèches
ouvertes par la mer dans la partie nord lors des tempêtes.
Les
photos illustrant cet article ont été prises en 2008.
Depuis cette date,
les brèches sur le point sensible s'ouvrent assez souvent lorsque
le mistral souffle très fort. Les engins de terrassement remettent
alors les lieux en état ...... jusqu'à la prochaine tempête
!
Les informations ci-dessus
ont été partiellement extraites des sites :
http://rives.revues.org/document49.html
- http://www.cabotages.fr/ - http://www.yaquoi.com/Le-tombolo-de-Giens-une-operation ainsi que du livre de Georges
Bronner "De la rade d'Hyères à l'Estérel"
- Editions Jeanne Laffitte
(22) Signe évident du recul de la plage
Dans cette partie, la dune a été emportée
et les ganivelles ont été déchaussées
- (zoom)
(23) La plage et la dune reculent
vers l'Est et
se rapprochent de la nouvelle route - (zoom)
(24) La plage rétrécie
et le talus artificiel devient
de plus en plus abrupt - (zoom)
Photos
aériennes anciennes,témoins de l'évolution
de la "route du sel"
dans la partie vulnérable
Origine
des photos anciennes
Les photos ci-après de 1924 à 1995 ont été
téléchargées à partir du site : http://remonterletemps.ign.fr
. Celles de 2007, 2013 et 2018 sont
extraites de Google Earth.
J'ai sélectionné les
meilleures dans la zone où il y a eu trois brèches principales
en janvier 2018, en essayant d'avoir un cycle de 10 à 15 ans
entre chacune d'elles, en fonction des images disponibles et exploitables.
L'objectif est de pouvoir observer les différentes évolutions
du cordon dunaire sur ce tronçon durant cette période.
Année 1924
Cette photo (origine A.P.G) est extraite d'un document à
grande échelle qui a été fortement zoomé.
La qualité est donc médiocre, mais a le mérite
d'exister.
A cette époque la route du sel n'est qu'un chemin au
milieu de la dune.
Nous pouvons observer à droite une zone avec une végétation
dense.
Le point "repère" se retrouvera sur les autres
photos afin d'observer les changements autour de celui-ci
Année
1931
On observe un étier qui aboutit à un étang
triangulaire dans lequel semble subsister la dune originale
avant la réalisation des marais salants à partir
de 1850.
Le canal de ceinture peut avoir été taillé
dans la largeur de la dune et non en limite Est de celle-ci,
Année 1943 En
face du point "repère", nous pouvons observer
un décrochement très net sur la plage qui témoigne
d'un prélèvement important de sable au niveau de
cette zone. Une marque sombre sous la surface de l'eau est également
visible dans cet alignement. La construction d'ouvrages militaires
à cette époque n'y est probablement pas étrangère.
Sur cette photo d'une meilleure qualité p/r à celle
de 1931, on peut :
-- apercevoir un sentier qui serpente vers le sud,
-- remarquer à l'extrême droite de l'image, une zone
avec une végétation dense (détail
zoom),
-- constater que le canal de ceinture semble se terminer au sud
de l'étang triangulaire.
Il n'y a rien d'évident ensuite.
Année 1959 --
On peut remarquer qu'au droit du prélèvement de
sable, le canal de ceinture a été déplacé
vers l'Est et fait un léger décrochement. Une amorce
de canal a été creusé à l'Est de ce
déplacement sur 280m jusque dans l'alignement du point
repère. Ce sont les premiers travaux réalisés
pour compenser le recul de la plage ...... créé
par l'homme. -- Egalement face au repère,
le décrochement dans la plage observé en 1943 s'est
partiellement comblé par des transferts de sable; un peu
plus au nord et un peu moins au sud. (détail
zoom)
Année 1969 -- Nous voyons maintenant
la "route du sel" juste à l'ouest du canal
de ceinture initial. Elle a été mise en service
cette même année afin de décongestionner
la circulation automobile vers, et depuis, la presqu'île
de Giens.
-- Le canal amorcé (vu sur photo de 1959) a été
prolongé jusqu'au nord des tables salantes ainsi que
vers le sud au delà de l'étang triangulaire. Il
y a maintenant 2 étiers en parallèle.
--
Le décrochement dans la plage observé en 1943
et 1959 a totalement disparu car il a été comblé
par des transferts de sable.
-- Nous pouvons remarquer qu'à cette date, les tempêtes
ont déjà transféré le sable de la
plage dans le canal de ceinture initial. Ceci explique probablement
la création de ce nouveau étier. On commence à
reculer face à la mer. (zoom)
Année 1983 --
Le canal de ceinture initial a disparu et a été
remblayé.
-- Sur ce tronçon, l'ancienne route a été
abandonnée ainsi que la conduite d'eau potable.
-- C'est une nouvelle route qui a pris la place du canal de
ceinture original sur une bonne longueur (zoom).
--
Tout ceci confirme notre recul face à la mer.
-- Les vacanciers peuvent dorénavant stationner sur ce
tronçon et rejoindre plus facilement la plage.
-- Le restaurant de plage "Le Passe Pied" est maintenant
en place ..... bien à cheval sur la conduite d'eau potable
de 250mm avec 9 bars de pression. Par chance, malgré
les nombreuses fuites qui firent de beaux geysers, aucune ne
se produisit sous le restaurant ! (détail
zoom)
-- A ce moment là, des enrochements et des palissades
de rondins ont été mis en place afin d'essayer
de stabiliser la dune.
-- Au fil du temps, les photos témoignent de la disparition
progressive de la végétation.
Année 1995 Après la tempête
de 1994, un tronçon de la
Route du Sel est déplacé dans la partie nord en
bordure du canal de ceinture.
-- 15 000 tonnes de graviers de La Durance + 7 000 tonnes de sable
ont été amenées afin de compenser le recul
de la plage.
-- Le canal de ceinture continue maintenant jusqu'au sud du tombolo,
-- Le restaurant "Le Passe Pied" est toujours là,
avec semble t'il, face à lui, la plage un peu moins large.
Année 2007 --
Depuis 1995, environ 7 000 tonnes de sable de rivière
et plus de 7 000 m3 de posidonies ont encore été
amenées.
-- 1 938 tonnes d'enrochements ont été retirées.
-- Le restaurant "Le Passe Pied" a disparu.
-- Nous
constatons que dans l'alignement de la brèche, du sable
traverse l’étier et se retrouve dans les tables
salantes.
Année 2013
--
Entre 2007 et 2013, environ 8 000 tonnes de sable de rivière
et une certaine quantité de posidonies (non comptabilisée)
ont encore été amenées.
-- Lors de la prise de cette photo le 15/02/2013, nous constatons
qu'une tempête a remblayé le canal de ceinture
à droite du point repère.
Année
2018
-- Depuis 2013, nous n'avons trouvé aucune trace, dans
les archives, de l'apport de matériaux.
Pour autant, en 18 ans (entre 1994 et 2012), ce sont tout de
même 42000 tonnes (et m3) d'apport de matériaux
qui a été réalisé sur le site. Cela
représente un défilé de 2 800 camions de
15 tonnes ! (détail tableau 43 ci-après).
-- Sur cette photo du 15/02/2018, les bancs de posidonies mortes
se font balloter par les vagues.
-- Au droit de la brêche principale, le canal de ceinture
est encore partiellement obstrué par le transfert de
sable à partir de la plage.
De
combien de mètres a reculé le cordon dunaire
du tombolo ouest depuis 1828 ?
1 - Préambule Les
photos aériennes anciennes nous ont permis de suivre
l'évolution du cordon dunaire depuis 1924.
Nous allons essayer de remonter encore dans le temps,
en utilisant les cartes anciennes à notre disposition
afin de déterminer comment a reculé le cordon
dunaire depuis 1828.
Pour répondre à cette question, nous allons
utiliser Google Earth qui va nous permettre de faire des
superpositions d'images ainsi que des mesures de distances.
Les trois documents choisis sont disponibles sur le net
;
-- La photo aérienne de Google Earth 2017,
-- La photo aérienne de Géoportail de 1943,
-- Le plan du cadastre Napoléonien de 1828. C'est
le premier plan fiable pour l'exactitude de la représentation
graphique de l'état des lieux. Le résultat
des mesures que nous obtiendrons n'a pas la prétention
d'être d'une précision absolue mais devrait
nous donner un bon ordre d'idée.
-- La carte Cassini de 1780 n'a pas été
retenue car il n'y a que 50 ans d'écart entre les
deux et on
constate sur Géoportail une forte distorsion en
largeur lors des superpositions d'images entre Google
Earth et Cassini.
2
- Diaporama de la procédure suivie et des mesures
obtenues ci-dessous
3
- Résultat des mesures
Par rapport aux mesures de Google Earth, les valeurs seront
arrondies au "mètre".
**
Nous constatons qu'au droit du repère R6 et de
la borne B08 le trait de côte a reculé de
24 m. environ et il ne reste aujourd'hui qu'un cordon
dunaire de 25 m.
** En 189 ans, nous en avons perdu la moitié.
** La procédure suivie précédemment
a évité de se repérer par rapport
à des ouvrages qui avaient bougé dans le
temps (route, canal de ceinture et bornes EDF) et qui
n'étaient pas fiables.
** Sur le cadastre Napoléonien de 1828,
les mesures réalisées sur 3 km. à
partir de la borne B03, tous les 300m. env. nous donnent
une largeur moyenne de 62 m. pour le cordon dunaire.
Rappel
historique des dégâts et travaux de protection du
tombolo occidental
Tempête d'octobre 2009
- L'ancienne route a maintenant
les pieds dans l'eau et se fait détruire petit à
petit - (zoom)
Tempête d'octobre 2009
- Où est la route ?
Où est le canal de ceinture ? - (zoom)
Tempête d'octobre 2009
- Le canal de ceinture est entièrement rempli du sable
de la dune - (zoom)
Tempête d'octobre 2009
- Les barrières
de protection ont été emportées - (zoom)
Tempête de janvier 2016
- Houle qui déferle
sur la plage - (zoom)
Tempête de janvier 2016
- La mer envahit les passages
pour rejoindre la route et le canal de ceinture - (zoom)
Tempête de janvier 2016
- La mer traverse
la route et envahit le canal de ceinture - (zoom)
Tempête de mars 2017
Où est la route et où est la plage ? - (zoom)
Etat
des lieux en 2018 et 2021
1
- Localisation des bornes de repère EDF à l'Est de la
route
Après
avoir géolocalisé les bornes repère EDF (numérotées
de 3 à 34), et faute d'archives localisant les ablations du tombolo
antérieures à 2018, j'ai positionné les brèches
de janvier puis celles de novembre
[listées sur le tableau (1)].
Ce travail a été
entrepris avec mes modestes moyens ; en l'occurrence un GPS de randonnée
+ un téléphone mobile avec une application spécifique
(afin d'avoir une double information).
Cela me permettra, à l'avenir, d'avoir des points de repère
pour suivre l'évolution du tombolo même si ceux ci ne sont
pas d'une extrême précision.
(1) tableau de repérage des bornes et position des brèches
en janvier et novembre 2018- (zoom)
2 - Janvier
2018
Entre
le 27 décembre 2017 et le 22 janvier 2018 (27j), il y a
eu 16 jours avec des rafales variant de 70 à 100 km/h (2).
Une fois encore, plusieurs brèches se sont ouvertes sur
la zone nord.
2a - localisation des brèches
2a1 - Brèche 1
-- Distance par rapport à la barrière nord : 260
m.
-- Position début brèche (nord) : 32T 0266139 4773220
-- Position fin brèche (nord) : 32T 0266211 4772891
-- Longueur : 340 m.
2a2 - Brèche 2
-- Distance depuis la fin de la brèche 1 : 70 m. (cumul
depuis la barrière : 670 m.)
-- Position début brèche (nord) : 32T 0266230 4772823
-- Position fin brèche (nord) : 32T 0266259 4772680
-- Longueur : 145 m.
2a3 - Brèche 3
-- Distance depuis la fin de la brèche 2 : 355 m. (cumul
depuis la barrière : 1170 m.)
-- Position début brèche (nord) : 32T 0266360 4772336
-- Position fin brèche (nord) : 32T 0266377 4772141
-- Longueur : 200 m.
2a4 - Brèche 4 partielle
-- Distance depuis la fin de la brèche 3 : 30 m. (cumul
depuis la barrière : 1400 m.)
-- Longueur : 100 m.
2a5 -
Localisation des 3 brèches principales en janvier 2018.
(22)
2b - Bilan des dégâts Longueur totale des brèches
= 685 m.
Longueur brèche partielle = 100 m.
(2) Graphique du site "infoclimat.fr" relative au
mois de janvier 2018 avec mise en évidence des vitesses
supérieures à 70 km/h - (zoom)
(4) Brèche 1 - Il
ne reste plus grand chose de la dune reconstituée
précédemment. Un morceau de la conduite d'eau
potable
posée en 1970 a été arraché de la
plage - (zoom)
(6) Fin de la brèche
1 entre les bornes n°8 & 9.
Sur la plage, on voit bien le point d'érosion maximum
de la plage
A l'extrême droite, à l'Est du canal de ceinture,
le talus a été rehaussé
afin de protéger les tables salantes - (zoom)
(8) Brèche 2. En
arrière plan, le début de la brèche.
(zoom)
(3) Début de la brèche
1 (la plus au nord).
Elle est face à la borne n°5. La dune "survivante"
est déja bien érodée - (zoom)
(5) Brèche 1 - Les
bancs de posidonies stockés
sur la plage pour la protéger ont été emportés
dans
le canal de ceinture et l'ont complètement obstrué
- (zoom)
(7) Dune reconstituée
survivante face à la borne n°9,
entre la fin de la brèche 1 et le début de la
2
à l'extrême droite de la photo - (zoom)
(9) Brèche 2. Une
nouvelle fois, le sable
de la dune est allé obstruer le canal de ceinture - (zoom)
(10) Brèche 2. Vue
d'ensemble - (zoom)
(11) Fin de la brèche
2 entre les bornes n°10 et n°11- (zoom)
(12) Dune survivante entre
la brèche 2 et la brèche 3
Il n'y a plus beaucoup de végétation qui la maintient
- (zoom)
(13) Début de la brèche
3 vers la borne n°14
(zoom)
(14) Vue vers le début
de la brèche 3
avec obstruction du canal de ceinture - (zoom)
(15) Brèche 3 avec
stock de sable qui a été précédemment
récupéré sur la route lors de la précédente
tempête vers borne n°16 - (zoom)
(16) Vue d'ensemble de la
brèche 3 - (zoom)
(17) Fin de la brèche
3 - (zoom)
(18) Début de la brèche
partielle 4 - (zoom)
(19) Brèche partielle
4 entre borne n°17 et 18
vue de la dune - (zoom)
(20)
Brèche partielle 4 entre borne n°17 et 18
vue de la plage - (zoom)
(21) Fin de la brèche
partielle 4 - (zoom)
(22) Localisation des 4 brèches
par rapport aux bornes repères - (zoom)
3 - Novembre
2018
Le
29/11/2018, j'ai à nouveau parcouru la Route de Sel avec
mon GPS afin de refaire l'état des lieux des différentes
brèches et ainsi suivre leur évolution durant les
10 mois écoulés.
Le vent a dépassé les 70 km/h à 5 reprises
au mois d'octobre et également 5 fois au mois de novembre.
3a - localisation des brèches
3a1 - Brèche 1 + brèche 2
-- Distance par rapport à la barrière : 260 m.
-- Position début brèche (nord) : 32T 0266139 4773220
-- Position fin brèche (nord) : 32T 0266260 4772636
-- Longueur : 600 m.
3a2 - Brèche 3 + brèche 4
-- Distance depuis la fin des brèches 1+2 : 170 m. (cumul
depuis la barrière : 860 m.)
-- Position début brèche (nord) : 32T 0266319 4772477
-- Position fin brèche (nord) : 32T 0266397 4771998
-- Longueur : 485 m.
3b
- Bilan des dégâts au 29/11/2018 Longueur totale des brèches
= 1085 m.
Augmentation des brèches totales
en 11 mois : 1085m - 685m = +400 m soit + 58%
(23) Graphique du site "infoclimat.fr"
relative au mois d'octobre 2018 avec mise en évidence
des vitesses supérieures à 70 km/h
(zoom)
(25) Brèche 1+2.
vers la borne n°6. La route initial de 1969
est de nouveau visible presque en bordure de plage - (zoom)
(24) Graphique du site "infoclimat.fr"
relative au mois de novembre 2018 avec mise en évidence
des vitesses supérieures à 70 km/h
(zoom)
(26) Brèche 1+2.
vers la borne n°7. La route qui est maintenant
proche du rivage commence à être déchaussée
- (zoom)
(27) Début de la brèche
1+2 au centre de la photo. Les posidonies
ont traversé la route pour rejoindre le canal de ceinture
- (zoom)
(28) Brèche 1+2, le
canal de ceinture est bien rempli
(zoom)
(29) Les posidonies stockées
sur la plage
recouvrent la route - (zoom)
(30) Brèche 1+2. vers
la borne n°8. La route vient
d'être nettoyée - (zoom)
(31) Les engins mécaniques
s'activent afin de dégager
le canal de ceinture et nettoyer la route - (zoom)
(32) Les brèches 1
et 2 n'en font plus qu'une seule.
La dune a complétement disparu - (zoom)
(33) Fin de la brèche
1+2 vers la borne n°11
(zoom)
(34) Début de la brèche
3+4 vers la borne n°13. Le sable issu
de la plage est stocké à l'Est de la route - (zoom)
(35) Etendue de la brèche
3+4 vers le nord
(zoom)
(36) Etendue de la brèche
3+4 vers le sud
(zoom)
(37) La mer, le sable et les
posidonies ont encore
comblé le canal de ceinture au droit de la borne n°15
- (zoom)
(38) Fin de l'ex brèche
3 au droit de la borne n°18. Il est bien
difficile de savoir où se situent la plage, la route et
la dune - (zoom)
(39) La brèche 4 est
maintenant dans la continuité de la 3. La dune et
les ganivelles ont été emportées. Il ne reste
que les piquets - (zoom)
(40) Brèche 4, reconstituée
il y a moins d'une semaine.
Il ne reste déjà plus grand chose de la dune - (zoom)
(41) Image à comparer
avec la photo 18 ci-avant. Dans
peu de temps, la dernière plante aura disparu - (zoom)
(42) Localisation des 4
brèches qui n'en forment aujourd'hui plus que deux.
Brèche 1+2 = 600 m et brèche 3+4 = 485 m
ZONE IMPACTÉE PAR LES BRÈCHES
entre B05 et B18 = 1 300 mètres environ
4
- Juin 2021
4a
- Que s'est il
passé depuis 2018 ?
-- Journées
de vent supérieur à 75 km/h
---- En 2019 = 25 jours (dont 5 jours compris entre 86 et 95
km/h),
---- En 2020 = 15 jours (dont 7 jours compris entre 87 et 101
km/h),
---- En 2021 = 15 jours (de janvier à septembre)
4a
- localisation des brèches
Le 2 juin, j'ai à nouveau parcouru la Route de Sel avec
mon GPS pour établir l'état des lieux des différentes
brèches afin de pouvoir suivre leur évolution
depuis novembre 2018.
4a1 - Brèche partielle A
-- Distance par rapport à la barrière : 110
m.
-- Coordonnées brèche partielle A (BRpA) au passage
n°36 :
---- Début à 32T 0266093 E - 4773371 N --- Fin
à 32T 0266120 E - 4773259 N
-- longueur : 120 m.
4a2 - Brèche Nord
-- en continuité de la brèche partielle A
-- Coordonnées brèche nord
:
---- Début à 32T 0266120 E - 4773259 N --- Fin
à 32T 0266260 E - 4772636 N
---- Point faible 1 dans dune : 32T 0266189 E - 4772945 N
---- Point faible 2 dans dune :
32T 0266231 E - 4772742 N
-- Longueur : 640 m.
4a3
- Brèche partielle B
-- en continuité de la brèche nord.
-- Coordonnées brèche partielle
B (BRpB) :
---- Début à 32T 0266260 E - 4772636 N --- Fin
à 32T 0266294 E - 4772478 N
-- longueur : 160 m.
4a4 - Brèche Sud
-- en continuité de la brèche partielle B,
-- Coordonnées brèche sud
:
---- Début à 32T
0266294 E - 4772478 N --- Fin à 32T 266382 E -
4772001 N
-- Longueur : 490 m.
4a4
- Brèche partielle C
-- en continuité de la brèche sud.
-- Coordonnées brèche partielle
C (BRpC) :
---- Début à 32T 266382 E - 4772001 N --- Fin
à 32T 0266384 E - 4771953 N
-- longueur : 50 m.
4b
- Bilan des dégâts au 03/06/2021 Longueur totale des brèches
= 1130 m. (précédemment ; 1085
m).
Augmentation des brèches totales
depuis 11/2018 : 1130 m - 1085 m = +45 m. Les brèches
partielles sont en continuité des brèches
principales et elles sont de plus en plus dégradées.
La longueur totale érodée est maintenant
de 1460 m.
(43) - Dune non érodée
entre passage 35 et 36
(zoom)
(45) - Brèche partielle
A entre borne 04 et 05 côté mer
(zoom)
(47) -
Dune artificielle sur brèche nord avec début d'érosion
(zoom)
(49) - Vu d'ensemble de
la dune artificielle érodée sur brèche
nord
(zoom)
(51)
- Fin de la brèche partielle B et début dune artificielle
sur brèche sud
(zoom)
(44) - Brèche partielle
A entre borne 04 et 05 côté route
(zoom)
(46) - Limite entre brèche
partielle A et dune artificielle sur brèche nord
(zoom)
(48) - Dune artificielle
érodée sur brèche nord avec point de rupture
obturé
(zoom)
(50) - Fin de la dune artificielle
sur brèche nord et début de la brèche partielle
B - (zoom)
(52) - Dune artificielle
sur brèche sud avec passage accès plage
(zoom)
(53) - Dune artificielle érodée
sur brèche sud
(zoom)
(54) - Blocs de rocher posés
quelques dizaines d'années auparavant
(zoom)
(55)
- Fin de la dune artificielle sur brèche sud et début
de la brèche partielle C - (zoom)
(56) - Fin de la brèche
partielle C et début de la zone non érodée
..... pour l'instant - (zoom)
(57) - ZONE
IMPACTÉE PAR LES BRÈCHES entre B03 et B18
5
- Documents de synthèse 5a - Evolution
du tombolo ouest avec les images Google Earth sur 10 années
Comparaison entre 2007 et 2017. (59 et 60) 5b
- Travaux réalisés entre 1976 et 2012.
Le tableau ci-contre (58) incorpore également
les informations contenues dans la thèse
de M.Than de 2013 (page 395)
relative, notamment, aux apports de matériaux. Il manque certaines
informations relatives aux quantités de posidonies mises en place,
mais cela donne une bonne idée de son importance.
Pour l'instant, nous n'avons pas d'informations relatives aux apports
de matériaux depuis 2013. 5c
- Evolution des brèches de janvier à novembre 2018
-- Le début de la première brèche en partant du
nord commence dans les 2 cas au même endroit.
-- Les brèches 1 et 2 se sont rejointes et n'en font plus qu'une,
avec un agrandissement vers le sud.
-- La brèche 3 s'est agrandie de 285 m en englobant la brèche
4 qui était considérée comme partielle en janvier.
Voir
l'animation en GIF
--> Cliquez
pour lancer l'animation
Puis revenez au site avec la flèche retour <----
de votre navigateur.
(58) tableau récapitulatifde la position des brèches
en janvier 2018
et de l'apport des matériaux jusqu'en 2012 - (zoom)
(59a) année 2007 partie
nord- (zoom)
(59b) année 2017 partie
nord - (zoom)
(60a) année 2007 partie
centrale - (zoom)
(60b) année 2017 partie centrale - (zoom)
6 - Dégâts dans le site des Pesquiers
6a - Obstruction du canal de ceinture
Lors de chaque tempête, le canal de ceinture est obstrué
par le sable et les posidonies. Pour des raisons règlementaires
et de sécurité, ce canal doit être dégagé
afin d'interdire l'accès au site pour le public.
6b - Dommages sur la digue entre
le canal de ceinture et les tables salantes
Lorsque le canal de ceinture est comblé, le déferlement
des vagues s'attaque à la digue qui sépare le canal, des
tables salantes (61). Une brèche
dans celle-ci serait alors catastrophique car les marais salants se
situent jusqu'à 80 cm en dessous du niveau de la mer. Cela provoquerait
aussi des perturbations sur l'écosystème du site. C'est
pour cela que l'intervention des engins mécaniques se fait immédiatement
après chaque tempête (31).
6c - Inondation des marais salants
Lorsque les marais salants sont inondés par les forts orages
(ou une rupture de digue), l'Agglomération TPM doit engager des
actions de pompage entraînant une consommation électrique
importante afin de maintenir l'équilibre hydraulique du site. (source : Rapport d'activités Salins d'Hyères_2012-2013)
(61) Obstruction du canal de ceinture et
agression de la digue en face - (zoom)
Et
maintenant, quelle solution pour stopper .... ou atténuer
cette érosion ???
1 - Rappel des principales causes de
l'érosion du tombolo ouest
1a - Absence d'apport de nouvelles alluvions dans le golfe
de Giens Depuis
la création du cordon oriental qui a arrêté l'apport
des alluvions sur le tombolo occidental, ce dernier ne peut que régresser
face à l'érosion naturelle que subissent toutes les côtes.
L'absence de fleuve et de cours d'eau à l'ouest du tombolo ne permet
pas d'apporter les alluvions qui permettrait de limiter cette érosion.
La maquette en relief, réalisée par l'association des "Amis
de la Presqu'île de Giens" (A.P.G.) permet de constater la
présence d'un canyon sous marin abrupt dès la sortie du
port de Toulon avec aucun dépôt d'alluvions dans ce secteur.
(1)
(1) Maquette en relief de l'APG
avec fosses marines - (zoom)
1b
- Erosion naturelle au fil du temps --
1b1 - Par l'eau
Depuis sa création et au fil des milliers d'années, la Terre
subit l'érosion par le froid, la chaleur, l'eau, la glace etc....
Notre tombolo, comme tous les rivages, subit les effets néfastes
de celle-ci.
La cité d'Olbia nous permet de mesurer l'importance de cette érosion
depuis 2 000 ans (2) et
(3). --
1b2 - Par le vent
L'arrière dune est fixée par l'ensemble "canal
de ceinture et salin des Pesquiers". Les échanges sédimentaires
sont unilatéraux du golfe de Giens vers le salin puisqu'une fois
le sable déposé, les sédiments n'ont aucune possibilité
de retour (4).
Un plan de SOGREAH de 1988 nous indique un transfert
de sable vers le salin de 5 000 à 10 000 m3/an.
(2) La cité d'Olbia avec les pieds dans l'eau - (zoom)
(3) Mur antique dans la mer - (zoom)
(4) Trajet du sable de la plage et de la dune sans retour - (zoom)
1c
- La bathymétrie des fonds marins En observant la bathymétrie des fonds marins
de 0 à 10 m. nous pouvons constater des courbes de niveau très
irrégulières qui témoignent à priori des
prélèvements de
sable réalisés dans le passé.
(5)
1d
- Les prélèvements par l'homme Une
quantité importante de sable a été prélevée
sur le tombolo pour réaliser des travaux :
--- De tout temps l'homme a eu besoin de sable afin de réaliser
des bâtiments et bien d'autres ouvrages. Le seul sable disponible,
avant l'avènement des machines, se situait dans le lit des rivières
ou sur les plages en bordure de mer,
(6)
et (7)
--- Au XVIIème et XVIIIème siècle, lors de l'agrandissement
du port de Toulon (8).
Un arrêté préfectoral fut même pris en le
15/06/1809 afin d'interdire tout prélèvement de sable
dans l'anse de l'Almanarre. Une
lettre du Maire de Toulon à ses administrés en 1859 rappelle
cette interdiction.
--- Durant la guerre de 39-45 afin de construire des blockhaus et autres
ouvrages militaires.
1d
- L'aménagement des tables salantes En 1848,
messieurs Gérard et Chappon (commerçants
à Toulon) achètent l'étang du Pesquier qui
abrite alors une pêcherie.
Ils conservent partiellement cette activité, mais transforment
progressivement l'immense lagune en un salin sur 550 hectares. En comparant
le plan du cadastre Napoléonien de 1828 et la photo aérienne
de 1924, nous constatons que les
tables salantes ont amputé le cordon dunaire original dans la
partie nord du rond point giratoire actuel, jusqu'à la borne
EDF B10 sur
800m. env.
La surface concernée peut être estimée à
un peu plus de 3 hectares.
Le document de travail ayant permis d'arriver à cette conclusion
vous est présenté ci-après sous forme d'un petit
diaporama qui en facilite la compréhension avec les superpositions
d'images.
Cliquez sur la photo puis sur "ouvrir avec"
Attendre quelques secondes pour le téléchargement du diaporama
l'avancement
(ou le retour) du diaporama se fait à votre convenance en faisant
tourner la molette de votre souris.
(5) Bathymétrie des fonds
marins de 0 à 10 m. - (zoom)
(6) Ramassage au nord du cordon
dunaire - (zoom)
(7) Témoignage de prélèvement
de sable à l'Almanarre - (zoom)
(8) Plan de l'aménagement
des remparts et du port de Toulon - (zoom)
1e
- Les courants marins La mer Méditerranée est parcourue par
des courants marins d'une rare complexité, visible sur le plan
(9).
Le lien ci-dessous (à copier dans votre navigateur) permet d'en
voir l'animation.
https://www.youtube.com/watch?v=63_QNbHW_Nw --
Le courant Ligure Le courant liguro-provençal est un courant méditerranéen
qui s'écoule depuis Palerme, se dirige vers la baie de Naples
puis vers Gênes avant de partir vers l'ouest où il se joint,
près de Monaco, aux eaux remontées depuis la Corse. En
hiver, il se rapproche des côtes. Du mois de janvier à
la mi-mars, il ne fait que 20 à 30 km de large, il est alors
plus rapide. De juin à décembre, il est large de 40 à
50 km et ralentit en conséquence.
Au sud de Giens, il se déplace de la presqu'île vers Toulon
en induisant au passage un courant circulaire dans le golfe de Giens
qui balaye globalement le tombolo dans le sens Nord/Sud. (10)
-- Les courants longitudinaux L'arrivée
oblique des vagues sur la côte crée un courant qui va la
longer, à la fois sur le côté Almanarre ainsi que
sur le côté de Giens. Ces deux courants vont converger
vers le milieu du tombolo pour repartir vers le large. C'est ainsi que
le sable en suspension disparait progressivement de la plage.(10)et (11)
-- Les
courants sagittaux (de
retour, de décharge ou d'arrachement)
Lors des fortes houles et des tempêtes, les
chenaux perpendiculaires à la ligne de rivage (creusés
par des courants de décharge sagittaux) transportent les sédiments
du prisme littoral vers les fonds de -5m à -10m en dehors de
la zone d'échange, contribuant ainsi à la perte des sédiments
du cordon littoral
(12).
(9) Visualisation des courants
en mer Méditerranée - (zoom)
(10) Visualisation des courants
locaux - (zoom)
(11) Visualisation des courants
longitudinaux et de retour - (zoom)
(12) Schéma des courants
sagittaux lors des tempêtes - (zoom)
1f
- Le transport du sable --
Visualisation des déplacements de sable en érosion.
*** Le plan (13) de Van Van Than montre le
résultat de la modélisation
des déplacements de sable. *** La photo de Google Earth du 23/03/2018 montre d'un façon
évidente l'érosion de la plage. Nous pouvons voir les volumes
de sable en suspension qui se déplacent vers le large
(14).
-- Estimation des volumes annuels de sable de plage
en érosion et en accrétion.
Dans la thèse Van Van Than de 2015, ces volumes
ont été estimés
(15).
*** Partie nord : une érosion de 29 000 m3 (43 500 tonnes) soit
2 900 camions de 15 tonnes.
*** Partie sud : une accrétion de 15 000 m3 (22 500 tonnes). Ce
volume qui se redépose de façon diffuse n'est pas récupérable. -- Estimation des volumes de sable qui sont
emportés dans l'étang des Pesquiers et les salins.
Dans le rapport de SOGREAH 1988-d, il est fait état d'une estimation
de 5 000 à 10 000 m3/an pour l'ensemble du tombolo ouest (15). ESTIMATION
DU DÉFICIT ANNUEL DE SABLE = 29 000 + 7 000 = 36
000 m3 toutes les années.
(13) Modélisation du
transport de sable par les courants - (zoom)
(14) Photo de Google Earth
du 23/03/2018
avec visualisation des transports de sable - (zoom)
(15) Schéma des
volumes de sable pour les zones en érosion
et en accrétion - (zoom)
1g
- Le vent --
Formation du vent
Le vent se forme à partir de la différence de température
entre deux masses atmosphériques. Le globe terrestre en mouvement
et les irrégularités géographiques contribuent ensuite
à son évolution. Lorsqu'une masse d'air se réchauffe sous l'effet des rayons
du soleil ou au contact d'un milieu chaud, elle devient plus légère,
et monte. En altitude, la masse d'air se refroidit et descend de nouveau
(16). Pendant ce temps, la terre en rotation a
légèrement pivoté sur elle-même. La masse d'air
redescend ainsi plus à l'est si elle se trouve dans l'hémisphère
nord, plus à l'ouest si elle se situe dans l'hémisphère
sud. -- Vitesse du vent sur le tombolo ouest
Les vagues deviennent destructrices dés que
le vent dépasse la vitesse de 75 km/h environ
(17)(18)(19)
La vitesse de 101 km/h a été enregistrée à
la station du Palyvestre le 21/01/2018
(19) --
Orientation du vent
Les vents principaux qui soufflent avec la plus grande force dans le Golfe
de Giens et le plus souvent sont :
*** Le vent de Sud-Ouest,
*** Le vent d'Ouest.
(16) Schéma de principe
relatif à la naissance du vent - (zoom]
(17) Graphique des rafales
de vent au Palyvestre
en janvier 2016 - (zoom)
(18) Graphique des rafales
de vent au Palyvestre
en décembre 2017 - (zoom)
(19) Graphique
des rafales de vent au Palyvestre
en janvier 2018 - (zoom)
1h
- La propagation du vent qui induit la houle
1h1 - Fonctionnement de la houle
1h1a - La vent --- Au large, lorsque le vent
souffle, ses frottements font pression sur la mer encore calme. On observe
alors un léger frémissement à la surface de l'eau,
à peine quelques rides. Si les conditions sont adaptées,
celles-ci vont peu à peu prendre de l'ampleur, se transformer
en houle et se propager vers les côtes.
---
La houle est une ondulation de la surface des océans relativement
régulière en direction et en période.
Il n’y a pas de déplacement d’eau lors de ce mouvement
ondulatoire (bouchon d'une cane à pêche)
car les vagues ne transportent que de l’énergie
(20).
(20)
Illustration de l'ondulation de la houle sans déplacement de
l'eau
1h1b
- Le fetch Le fetch, "l'étendue d'une baie" est la distance
en mer au-dessus de laquelle souffle un vent donné sans rencontrer
d'obstacle (une côte) depuis l'endroit où il est créé
ou depuis une côte s'il vient de la terre.
Pour le tombolo de Giens, il y a schématiquement 4 alternatives
maximales :
-- Naissance sur les côtes du Maroc Vent de Sud-Ouest, orienté 200°N, distance 700km,
c'est le "Labech" ou "Labé" Illustration sur les diaporamas
ci-dessous.
-- Naissance depuis Palma de Majorque Vent
de Sud-Ouest, orienté 215°N, distance 400km, c'est le
"Pounent" --
Naissance depuis Perpignan Vent
d'Ouest, orienté 260°N, distance 250km, c'est le "Narbounes" --
Naissance dans la vallée du Rhône Vent
de Nord/Ouest, orienté 315°N, c'est le "Mistral" Le fetch relatif au Mistral qui va agir directement sur le
tombolo n'est généré qu'à partir de Toulon
soit environ 20 km
(21),
mais cela n'empêche pas le tombolo ouest d'avoir une "belle
houle" ainsi que des vagues destructrices.
-- Remarque Pour une même vitesse, le vent de Sud-Ouest aura la possibilité
de génèrer une houle plus dévastatrice que le Mistral
car il aura un fetch plus important.
(21) Lors d'un vent d'ouest ou nord/ouest
le Cap Sicié permet
de limiter l'effet de la houle dans le Golfe de Giens - (zoom)
Cliquez
sur la photo qui vous intéresse, puis sur "ouvrir
avec"
Attendre quelques secondes pour le téléchargement
du diaporama
1h1c - Les vagues
Aux abords de la côte, l’ondulation régulière
de la houle est contrariée par la faiblesse de la hauteur d’eau.
L’onde qui la propage, jusque-là circulaire, devient ellipsoïdale
et de plus en plus aplatie ; elle s'élève. Passé
un certain point, l’ellipse se brise, les vagues se forment puis
se cassent. Ce sont les fameux "rouleaux" que l’on voit
arriver sur les plages.
-- La hauteur La hauteur des vagues est la différence entre le creux
et la crête(22).
-- La période La période des vagues est l'intervalle de temps moyen
entre le passage de deux crêtes successives de longueur L
à partir d'un point fixe(22).
-- Le déferlement Les vagues
déferlent puis plongent à l'approche de la côte
(23)
et (24)
lorsque le rapport g
entre la hauteur des vagues H
et la profondeur d
est proche de g=0,4
(par exemple une vague de 2 m. de hauteur déferlera lorsqu'elle
arrivera où il y a un fond de 5 m.) Ce déferlement transmet
une partie de cette énergie au courant littoral. --
Les jets de rive sur la plage Le niveau instantané maximal est
atteint par le jet de rive sur la plage (wave run-up)(24).
(22) Schéma des caractéristiques
de la houle - (zoom)
(23) Illustration du changement
de l'ondulation
de la houle lors de la remontée du fond marin.
(24) Le jet de rive est le
niveau maximal atteint - (zoom)
1i
- Evolution de l'état de santé des herbiers de posidonies 1i1
- Rôle et caractéristiques des herbiers de posidonies
--- L’herbier
de posidonies joue un rôle dans la stabilisation des fonds marins,
l’amortissement de la houle et des vagues
(25).
Il favorise également
le
dépôt des particules sédimentaires.
---
Les rhizomes de posidonies sont caractérisés par une croissance
horizontale (rhizomes plagiotropes) et/ou verticale (rhizomes orthotropes).
La croissance verticale est à l’origine de l’édification
de la matte et permet à la plante de lutter contre l’enfouissement
lié à la sédimentation.
--- Les prairies sous-marines sont localisées dans les bordures
littorales au plus prêt de la surface et jusqu'à une profondeur
de 40 m. Le manque de lumière empêche son développement
au delà de cette profondeur.
--- Le déchaussement des rhizomes traduit généralement
l'existence d'un déficit sédimentaire ou d’un hydrodynamisme
fort générant des déplacements sédimentaires.
En outre, un déchaussement important entraîne une fragilisation
de l’herbier, ce qui accroît sa vulnérabilité
vis à vis des ancrages. (27)
--- Sur les plages, les débris de posidonies (banquettes), qui
peuvent atteindre plus de 2 m de hauteur et jusqu’à 20 m
de largeur, forment des structures compactes et résistantes le
long des rives, offrant une protection très efficace, même
si momentanée, contre l’érosion (28).
---
Elles
produisent également une quantité très importante
d'oxygène. A titre de comparaison, en un an, quand une forêt
emmagasine 8 grammes de CO2 par mètre carré, un herbier
de posidonies pourra en absorber 20 à 30 fois plus, soit entre
200 et 300 grammes.
(25) Herbier de posidonies sain - (zoom)
(26) Herbier de posidonies mort - (zoom)
(27) Déchaussement des posidonies - (zoom)
(28) banquettes de posidonies - (zoom)
1i2
- Plans
de la localisation et de l'état des herbiers de posidonies dans
le golfe de Giens
** 1988 (29)
Le plan de GIS Posidonies localise :
--- Les herbiers dégradés en vert clair (en mauvaise santé)
Ils s'étendent sur toute la longueur du tombolo occidental, du
rivage jusqu'à 1 300 à 1 400 m.
---
Les herbiers "posidonia Oceanica (en vert foncé),
Ils sont implantés en parallèle du
rivage du tombolo occidental
entre 1 400 et 3 000 m. et jusqu'à la bathymétrie
-30 m.
Curieusement, à l'extrémité et autour du point
de rejet des effluents, les herbiers ne sont pas dégradés.
--- Les tombants de mattes,
Ils sont dans la zone des herbiers dégradés, principalement
en parallèle au rivage.
**
2010
Ce plan fait la cartographie des biocénoses marines du double
tombolo. Il a été établi par Egis Eau et Andromède
Océanologie.
(30)
--- Les herbiers de posidonies sains occupent 43% de la surface considérée
(du
rivage à 20 m. de profondeur),
--- Ceux clairsemés : 7% (entre
20 et 30m. de profondeur)
--- Les mattes mortes: 9% (entre 30 et 40m. de profondeur). (26)
(29) Plan posidonies 1988 avec émissaire en mer - (zoom)
** 2011
--- Le document original est : "Elaboration du schéma de
gestion préalable à l’intervention du Conservatoire
du littoral sur le domaine public maritime - Site de la Presqu’île
de Giens - Année 2011 - Document de travail".
---
Cette carte (31)
se
recoupe avec celle de 2010, même si elle est amputée dans
le 1/3 nord.
--- Le tableau (32)
présente la surface de chaque biocénose sur la zone d’étude
entre l’Almanarre et le port du Niel. On constate que l’herbier
de posidonies est largement majoritaire avec près de 57 % de
la surface totale et le pourcentage de matte morte est négligeable.
Après
avoir pris connaissance de ces documents contradictoires, il n'est pas
évident de se faire une idée exacte de la situation en
juillet 2019.
(30) Plan posidonies golfe de Giens et d'Hyères 2010 -
(zoom)
(31) Plan posidonies Golfe de Giens 2011 - (zoom)
(32) Tableau des biocénoses de l'Almanarre
au port du Niel - (zoom)
1i3
- Phénomènes qui conduisent au déclin des posidonies
-- La station intercommunale de dépollution des eaux usées
de
l'Almanarre
rejette ses effluents au nord du golfe de Giens. L'émissaire est
constitué d’une canalisation de diamètre 700 mm. Il
est long de 1450 m. en mer. Sur la partie maritime, il est posé
au fond sur le sable, sur des plots en béton et ancré sur
ceux-ci. Son extrémité, située vers 14 m. de fond,
possède un diffuseur sur les 130 derniers mètres afin de
diluer les effluents. Le volume moyen rejeté est de 15 000 m3/j.
Des déversoirs d’orage se situent à chacune des 30
stations de refoulement. L'un d'entre eux, de 300 mm, se jette dans le
Roubaud (au Centre Technique Municipal) et un autre de 600 mm. est en
amont de la station d’épuration.
-- Erosion par la houle et les courants marins longitudinaux et sagittaux
notamment lors des tempêtes (33),
--
Turbidité de l'eau et dépôts
argileux,
Les herbiers de Posidonies sont extrêmement
sensibles à la turbidité de l'eau (34)
et aux dépôts argileux car cela bloque
la photosynthèse des feuilles.
Les poissons, oursins etc... sont de plus en plus absents des herbiers
et cela contribue indirectement à leur déclin.
-- Les rechargements
en galets de la Durance (35) entre les bornes
E.D.F. B08 et B15 ont favorisé la destructuration des mattes en
mâchant les feuilles lors de leur transport vers le large par les
courants sagittaux.
En 2000, le sable de la plage se composait de galets
dans les proportions de 55% en B1, 40% en B8, 52% en B15, 38% en B23,
18% en B31, 1% seulement dans l'anse de La Madrague.
(36)
Cela montre bien le lessivage et la disparition des particules fines de
sable qui se font emporter par le vent et les courants. (Plan
thèse Courtaud - 2000)
(33) Les courants sagittaux
créent des entailles
dans les mattes de posidonies - (zoom)
(34) La turbidité de l'eau nuit à la bonne santé
et au développement des posidonies - (zoom)
(35) Galets de La Durance
dans la partie nord
du tombolo occidental - (zoom)
(36) Répartition des
galets sur la
plage du tombolo occidental - (zoom)
2 - Que s'est passé au début du mois de février
2019 ?
2a
- Conditions météo entre le 27/01 et le 03/02/2019 2a1
- Le vent
-- Le 27 janvier à 22 h. un vent d'Ouest/Nord Ouest a soufflé
à 90 km/h.La houle supérieure à
2,50 m. est passée au sud de la presqu'île de Giens et
de Porquerolles affectant modérément le golfe de Giens
(1)
et (3). -- Puis le 1er février
à 19 h. le vent de Sud/Sud Ouest a soufflé à 60
km/h. générant une houle de 4,00 m . à la pointe
des Chevaliers et de 2,50 m. pénétrant l'entrée
du golfe de Giens
(4).
-- Le 2 février à 1 h. le vent de Sud/Sud Ouest est tombé
à 40 km/h. générant une houle de 3,00 m. à
la
pointe des Chevaliers et de 2,50 m. pénétrant l'entrée
du golfe de Giens
(5).
--
Le 3 février à 10 h. le vent de 50 à 60 km/h. s'est
orienté à nouveau Ouest/Nord Ouest en reprenant les mêmes
caractéristiques que le 27 janvier (2)
et (6). 2a2
- La marée astronomique
Ce jour là l'amplitude de la marée a une valeur négligeable
stabilisée à +0,40m. (mini +0,10m , maxi +0,60m) 2a3
- La marée barométrique
Le 01/02 et le 02/02 est descendu à 990 hPa pour légèrement
remonter le 03/02. Cela a généré une hausse du
niveau de la mer de 25 cm. environ. 2b - Les photos surprenantes prises le dimanche matin
du 3 février -- Malgré les conditions météo
qui se sont améliorées en ce dimanche matin
(6),
la houle a continué à avoir une action dévastatrice
dans la partie nord du cordon occidental.
-- Le diaporama ci-après illustre cet évènement.
(3)
Hauteur significatives et direction
des vagues le 27/01/2018 - (zoom)
(4)
Hauteur significatives et direction
des vagues le 01/02/2018 - (zoom)
(5)
Hauteur significatives et direction
des vagues le 02/02/2018 - (zoom)
(6)
Hauteur significatives et direction
des vagues le 03/02/2018 - (zoom)
(1)
Graphique vitesse du vent en janvier 2018 - (zoom)
(2)
Graphique vitesse du vent en février 2018 - (zoom)
Cliquez sur la photo puis sur "ouvrir avec"
Attendre une dizaine de secondes pour le téléchargement
du diaporama l'avancement
(ou le retour) du diaporama se fait à votre convenance
en faisant tourner la molette de votre souris.
3 - L'expérience actuelle pour limiter l'érosion du
littoral sur le cordon oriental
3a - Pose de tubes géotextiles au sud du port de La Capte en
2008(réf
17)
--- Le tombolo oriental subit également l'érosion de ses
plages notamment à proximité des ouvrages portuaires.
En modifiant la circulation des courants, des zones d'érosion
font disparaître les plages en certains endroits (1a).
La photo (3) nous montre l'état
des lieux avant la pose des tubes géotextiles.
--- Afin de maintenir la plage de La Capte et de limiter les départs
de matériaux, la ville d'Hyères,
a mis en place au printemps 2008 deux brise-lames sous-marins constitués
de tubes en géotextile tissé, posés sur un tapis
anti-affouillement constitué du même composant.
--- La largeur du brise-lames préconisée a été
d’environ 4,50 m. avec une hauteur de 1,00 m, pour respecter une
lame d’eau au-dessus des tubes d’environ 1 m. Deux tubes
posés côte à côte de diamètre 1,80
m. et de hauteur finale 1,00 m. ont permis de réaliser l’ouvrage
(1b).
--- Un tapis anti-affouillement en géotextile tissé polypropylène
d’une largeur de 10,50 m, bordé de part et d’autre
de petits boudins de lestage de 0,50 m. de diamètre, a été
posé préalablement sur le sol support afin d’assurer
la stabilité de l’ouvrage et d’éviter les
phénomènes d’affouillement sous les tubes. Un brise-lames
de 100 m. et un second de 150 m. de longueur ont ainsi été
mis en œuvre
(2)
(4) (6).
--- Cet aménagement a été complété
d’un rechargement de plage avec 12 000 m3 (4)
et (5).
3b
- Redimensionnement du brise-lames en 2012
(réf
18)
Une étude menée 3 ans plus tard a démontré
que si les tubes diminuaient l’énergie des houles au-delà
d’une tempête annuelle (lors des fortes tempêtes),
les tubes avaient toutefois peu d’effet sur la majorité
des « coups de vents ».
Un redimensionnement a donc été mené en 2012, :
(7).
• La colonne d’eau recherchée au dessus des tubes
a été de 50 cm (1,00 m. initialement
puis 1,25 m. après un tassement des tubes de 25 cm.)
(6).
• Un linéaire : 250 m. a été posé
le long de l’existant, côté plage,
• Le tube d'un diamètre initial 3 m. a une hauteur de 1m80
et une largeur de 3m80 après remplissage (posé sur un
tapis anti-affouillement).
3c
- Conclusion(réf 19) D'une façon générale, les tubes
en géotextiles installés au devant des plages subissent
différentes agressions : 3c1 - Les agressions physiques
Elles sont bien souvent à l’origine des déchirures
(hélices de bateau, bois morts, vandalisme..). Cela oblige les
maîtres d’ouvrage à procéder à des
travaux d’entretien sans quoi l’ouvrage serait à
terme détruit. 3c2 - Les efforts hydrodynamiques
Ils modifient au fil du temps les structures des tubes par le tassement
du sable qui abaisse la crête des tubes géotextiles et
augmente ainsi la hauteur d’eau au dessus de ceux-ci. Cela diminue
d’autant leur efficacité. Tout cela rend délicat
leur dimensionnement. 3c3 - Le coût Il est de l’ordre de 200 K€ pour un brise-lame
immergé de 50 à 100 m, soit 5 fois moins qu'un ouvrage
en enrochements. Cette technique a peu d’effet négatif
sur le milieu naturel et paysager. Le
document téléchargeable consulté "e02-10-farnole.pdf"
conclut : "A l’heure actuelle,
les tubes en géotextiles doivent être considérés
comme des ouvrages de protection temporaire pour la protection du littoral"(réf
19).
3d
- Documents témoins --
Les vues aériennes extraites
de Google Earth
(8) (9) (10)
(13) (14) et (18)
illustrent l'état de la plage et l'efficacité de ces nouveaux
ouvrages en 2013, 2014,
2016, 2017, 2018 et 2020.
-- Les photos ci-après témoignent de l'évolution
du trait de côte sur plus d'une dizaine d'années au droit
des tubes géotextiles mis en place à La Capte. Sur celles
prises en juin 2021 au début de la saison estivale, il n'y a
toujours pas de "plage" au pied des ouvrages en béton.
Ceci ne laissent pas entrevoir une amélioration depuis 2008 (13
années). (15) (16) et (17)
-- Alors. efficace .... ou pas, à vous de juger !
(1a)
Plage érodée au sud du port de La Capte - (zoom)
(1b)
Coupe schématique de la mise en place
des tubes géotextiles - (zoom)
(2)
Principe de mise en oeuvre des tubes géotextiles
sur tapis anti-affouillement - (zoom)
(3)
Photo Google Earth 2007
avant pose des tubes géotextiles - (zoom)
(4)
Photo Google Earth 2008 après pose des tubes géotextiles
et rechargement de la plage - (zoom)
(5)
Janvier 2009, après rechargement de la plage
Photo CEREGE - (zoom)
(6)Tassement
des tubes géotextiles. La hauteur d’eau sur les
tubes
est passée de 1,00 m. à 1,25 m.
- Photo Google Earth 2010 -
(zoom)
(7)
Localisation et coupe du redimentionnement
des tubes géotextiles en 2012 - (zoom)
(8)
Etat de la plage - Photo Google Earth 2013
(zoom)
(9)
Etat de la plage - Photo Google
Earth 2014
(zoom)
(10)
Etat de la plage - Photo Google
Earth 2016
8 ans après travaux - (zoom)
(11)
Fragment de tube géotextile
le 26/03/2016 à La Capte - (zoom)
(12)
Plage de La Capte le 5 juin 2016
8
ans après travaux - (zoom)
(13)
Etat
de la plage - Photo Google Earth 2017
(zoom)
(14)
Etat
de la plage - Photo Google Earth 2018
10
ans après travaux - (zoom)
(15) Plage de La Capte le
4 juin 2021
13
ans après travaux - (zoom)
(16) Plage de La Capte le
4 juin 2021
13
ans après travaux - (zoom)
(17) Plage de La Capte le 4 juin 2021
13
ans après travaux - (zoom)
(18) Etat
de la plage - Photo Google Earth 2020
12
ans après travaux - (zoom)
4 - Les différentes études et projets proposés
depuis 1973
4a - Projet J.J. BLANC en 1973
Déjà en 1973, JJ Blanc préconisait la création
de brise-lames en parallèle à la ligne de côte sur
l'ensemble du tombolo ouest. [plan
reconstitué sous Google Earth] (1)
en envisageant des hauteurs de vagues de 2,50 m. à 4,50 m. (réf
1)
** Il se composait de :
--- 9 brise-lames
de protection éloignée dont le dessus émergerait
à +3 m. sur la ligne isobathe des -5 m. (hauteur moyenne = 8 m.),
d'une longueur unitaire d'environ 300
m et séparés par des passes de 100 à 150 m..
--- 12
brise-lames
de protection rapprochée dont
le dessus émergerait
à +2 m. sur la ligne
isobathe des -3 m. (hauteur moyenne
= 5 m.)
** Ces brise-lames seraient implantés à des distances variant
de 280 à 350 m. du rivage.
** Ils seraient réalisés par des blocs d'enrochement de
3 à 5 tonnes
** Il faudrait s'attendre à de fortes turbulences et érosions
sous marines au pied des brise-lames frontaux.
** Nota : Ce projet qui a 45
ans, ne prend pas en compte l'importance des activités nautiques
qui se sont fortement développées depuis cette époque
et qui seraient incompatibles avec tous ces aménagements "émergés".
(1)
Projet J.J. BLANC sur fond de plan Google Earth - (zoom)
4b
- Projet "Posidonia" élaboré
par "Les jardiniers de la mer"
en 1998
Ce projet consistait en :
--- La création de récifs sous marins à partir du
PK 0, sur une longueur de 1 500 m. à 300 m. de la plage d'une hauteur
de 3 m. et d'une section de 18 m2, ---
La réimplantation d'un million de boutures de posidonies épaves
et de cymodocées dans 50 000 casiers sur une superficie de 5 hectares,
entre le récif sous-marins et le rivage.
--- Le rechargement et la création de dunes sur 1 500 m. de long
et 2 m. de hauteur avec une largeur à la base de 40 m. (80 000
m3)
afin de palier aux besoins du site en apports naturels sédimentaires,
---
Le coût estimé en 1998 était de 34 M de Francs. (
5,2 M € non actualisés).
--- Extraits du dossier : illustrations (2)+(3)+(4).
(2)
Couverture du dossier relatif au projet "Posidonia"
- (zoom)
(3)
Mise en place de modules alvéolaires - (zoom)
(4)
"Casier-contrainte" pour le repiquage de
boutures de posidonies "épaves" - (zoom)
4c - La
thèse Van Van THAN (2015-09)
Monsieur
Van Van Than a réalisé en septembre une thèse de
398 pages qui a pour titre "Modélisation d'érosion
côtière : application à la partie ouest du tombolo
de Giens".
A la fin de ce document, parmi les différentes simulations réalisées,
5 options sont détaillées. Elles consistent à réaliser
des brise-lames immergés ainsi que des épis sur toute
ou partie des 4 km. du tombolo occidental. -- Option 1 : 1
brise-lames de 450 m. et 2 épis de ceinture de
200 m. (5)
-- Option
2 : 3 brise-lames de 350 m. espacés de 280 m. à 300 m.
du rivage + 2 brise-lames
de 350 m. espacés de 280 m. à 380 m. du rivage,
(6)
-- Option
3 : 3 brise-lames
de 350 m. espacés de 250 m. à 300 m. du rivage + 3 épis
perpendiculaires & 2
brise-lames de 350 m. espacés de 280 m. à 350 m. du rivage,
(7)
-- Option
4 : 3 brise-lames de 350 m. espacés de 280 m. à 300 m.
du rivage + 2
brise-lames de 350 m. espacés de 280 m. à 400 m. du rivage,
Nous retrouvons la même configuration dans la partie sud du tombolo.
(8)
-- Option
5 : Il reprend la même configuration que le projet 4, mais avec
3 épis perpendiculaires dans la partie nord comme dans le projet
3. (9)
(5)
Thèse Van Van Than 2015 - option 1 - (zoom)
(6)
Thèse Van Van Than 2015 - option 2 - (zoom)
(7)
Thèse Van Van Than 2015 - option 3 - (zoom)
(8)
Thèse Van Van Than 2015 - option 4 - (zoom)
(9)
Thèse Van Van Than 2015 - option 5 - (zoom)
4d
- Projet ARTÉLIA
Dans le courant du 2ème semestre 2018, le
cabinet d'ingénierie Artelia a proposé l’implantation
d'un seul brise-lames et suggère d’observer son impact
pour ensuite éventuellement compléter le dispositif par
un rehaussement ou l’ajout d’autres brise-lames.
Nous prenons connaissance de ces informations dans un article de Var-Matin
du 30/10/2018. (10)
Un document de Yves LACROIX complète les informations sommaires
initiales.
Les caractéristiques du projet sont les suivantes :
-- Brise-lames immergé,
-- Implantation entre les bornes B07 et B12 à la bathymétrie
-5,0 m.
-- Distance à la côte : 110 m.
-- Longueur : 450 m.
-- Largeur en pied : 30 m.
-- Largeur en crête : 10 m.
-- Profondeur de crête à la côte -1,00 m par
rapport au niveau zéro hydrologique (zéro
des cartes maritimes),
-- Pente du plateau au fond marin : 3/1.
-- Constitution du brise-lames : non connu à ce jour
-- Estimation travaux : 2,5 M€
-- Positionnement du projet sur fond de plan Google Earth avec positionnement
des brèches de novembre 2018 (11).
(10)
Article de Var-Matin relatif au projet Artélia - (zoom)
(11)
Positionnement du projet Artélia
sur fond de plan Google Earth - (zoom)
4e
- Projet de M. Yves LACROIX(réf
8) 4e1 - Compléments au projet Artélia M. Lacroix considère
que le projet Artélia est insuffisant avec un seul brise-lames
:
-- Il propose de compléter ce projet en y ajoutant 2 autres brise-lames
de part et d'autre du premier à 150 m. Celui au nord aura une
longueur de 350 m. et celui du sud 500 m. Il seront également
implantés à 110 m. du rivage.
-- Il juge que la largeur de 10 m. de la crête du brise-lames
est insuffisante et propose de la porter à 20 m.
(12)
4e2
- Projets Memocs/Seatech
M. Lacroix propose un projet + 2 variantes : 4e2a - Implantation des ouvrages
-- n°1 - la réalisation de 11 brise-lames entre les bornes
3 et 21. Ceux-ci auront une longueur de 120 m. seront implantés
à 90 m. du rivage et seront espacés de 50 m.(14) -- n°2
- la réalisation de 9 brise-lames entre les bornes 3 et 36. Ceux-ci
auront une longueur de 250 m. seront implantés à 150 m.
du rivage et seront espacés de 150 m.
(15)
-- n°3
- la réalisation de 18 brise-lames entre les bornes 3 et 36.
Ceux-ci auront une longueur de 120 m. seront implantés de 90
à 130 m. du rivage et seront espacés de 60 m.
(16) 4e2a
- Caractéristiques de l'un des brise-lames -- Assise : 57,60 m. implanté
à -5,00 m. env.
-- Largeur en crête : 30 m.
--
Profondeur de crête à la côte à
-0,50 m. par rapport au MSL de Toulon
(Mean See Level = niveau moyen local de la mer).
Cette faible profondeur sur les brise-lames (même balisés)
sera un obstacle aux activités nautiques dans le secteur concerné
suivant les conditions météorologiques.
-- La constitution interne du brise-lames est suggérée
à titre indicatif. Dans le cas présent, il est constitué
de 2 tubes géotextile en parallèle de 18
m. de large et 3 m. de hauteur, recouvert de roches de protection de
300 à 900 kg.
--
Pente du plateau au fond marin : 3/1 (13)
(12)
Projet de complétion du projet Artélia
par Memocs/Seatech - (zoom)
(13) Coupe type sur brise-lames
Memocs/Seatech
(zoom)
(14)
Projet n°1 de Memocs/Seatech - (zoom)
(15)
Projet
n°2 de Memocs/Seatech - (zoom)
(16)
Projet
n°3 de Memocs/Seatech - (zoom)
5 - Les implantations altimétriques de la crête
des différents brise-lames
Comme
nous l'avons constaté ci avant au chapitre 3, relatif au test
de tubes en géotextiles à La Capte, la hauteur d'eau sur
la crête du brise-lames a une grande importance car elle conditionne
le déferlement sur l'ouvrage.
Rappelons nous que la hauteur initiale sur les tubes était de
1,00 m. et qu'après 4 années de service elle avait augmentée
à 1,25 m. par le tassement du sable sous l'action de la houle.
Le redimensionnement de 2012 avait conduit à rajouter un nouveau
tube sur 250 m. donc la hauteur sur crête avait été
ramenée à 0,50 m. afin d'augmenter son efficacité.
Il peut donc être supposé que la hauteur définie
pour chacun des projets, évoqués précédemment,
a été calculée afin d’optimiser l’effet
atténuateur des différents brise-lames. Mais lorsque les conditions météo
cumulent les effets défavorables, quel peut être le niveau
atteint par la vague par rapport au niveau de référence
...... et encore, quel niveau de référence ?
5a
- Niveaux de référence(1)
5a1 - Zéro
hydrographique
C'est le niveau "zéro de référence" (TGZ)
des cartes marines et des annuaires de marée. Il est l'équivalent
en mer du niveau de référence des altitudes à terre
portées sur les cartes de l'IGN. Le zéro hydrographique
est voisin du niveau des plus basses mers astronomiques. C'est
le niveau de référence pris pour le projet
Artélia
5a2 - M.S.L.
Dans notre région, le M.S.L. est le niveau moyen de la surface
de la mer à Toulon. La valeur est actuellement de + 0,37 m. au
dessus du "zéro hydrographique". C'est le niveau de référence pris pour le projet
Memocs/Seatech. 5a3
- N.G.F.
Le nivellement général
de la France (NGF) constitue un réseau de repères altimétriques
disséminés sur le territoire français métropolitain
continental, ainsi qu'en Corse, dont l'IGN a aujourd'hui la charge.
Ce réseau est actuellement le réseau de nivellement officiel
en France métropolitaine. le « niveau zéro
» étant déterminé par le marégraphe
de Marseille qui est à +0,253 m.au
dessus du "zéro hydrographique".
5a4 - Calcul du déferlement optimum en
eaux peu profondes -- Une des causes de l'érosion du double tombolo dans
sa partie nord est la remontée très rapide du fond qui
fait déferler les vagues directement sur le trait de côte
du rivage (photo
2).
-- Le but d'un brise-lames va être de provoquer
le déferlement de la vague et la dissipation de son énergie
bien avant le rivage afin de diminuer son action d'érosion.
-- Il faut donc déterminer la hauteur de la lame d'eau au dessus
de la crête par des
formules de calculs qui permettent de faire différentes simulations
afin de choisir la solution optimale.
Nous choisirons pour notre exemple "le coefficient de Munk"
---> H/d > 0,78 (H
: hauteur de la houle et d
: hauteur du fond à la 1/2 hauteur de la houle). (3a)
et (3b)
5b - Variation locale du niveau
de la mer :
Ci-après le témoignage
des éléments extrêmes qui ont été
constatés.
Plusieurs paramètres indépendants les uns des autres peuvent
faire varier le niveau de la mer, et par là même, les méfaits
de la houle : 5b1 - La marée astronomique
L'amplitude de la marée de la mer Méditerranée
à Toulon a été de 47 cm (SHOM, 2013). Il y a 4
cycles de marée par jour (2 hautes et 2 basses).
Le site "MARÉES PÊCHE"
rappelle les valeurs mini et maxi enregistrées à Toulon
qui sont respectivement de +0,60 m. et +0,10 m. = amplitude de 0,50
m.
(4) 5b2 - La marée barométrique
(infos complémentaires
(réf 22)
)
La pression atmosphérique agit également
sur le niveau de la mer.
Le niveau moyen (niveau 0) correspond à une pression de 1 013,25
hectopascals (pression de référence). Il faut ajouter
1 cm ou enlever 1cm de hauteur d’eau par hectopascal de différence
avec la pression de référence.
Lors de la largade du 29/10/2018, la pression est descendue jusqu'à
978,7 hectopascals, (5) ce qui a normalement
augmenté le niveau de la mer de 35 cm environ. 5b3
- Le vent
Un vent fort, constant, soufflant de la mer vers la terre durant plus
de 12 heures sur une distance importante appelée "Fetch"
provoque une élévation du niveau de la mer dénommée
"onde
de tempête". Lors de la tempête du 6 janvier 1994,
le littoral méditerranéen avait subit de gros dégâts,
dont le tombolo occidental de Giens.
5b4 - La
surcote
L'action combinée du vent et de la marée barométrique
conduit
à ce qui est appelé "une surcote".
La hauteur maximum de celle-ci peut avoisiner 0,80 m. (0,50 m. + 0,30
m.) et même un peu plus suivant les documents consultés.
5b5 - La
houle
La fondation G. COOPER a observé durant trois années les
hauteurs de houles dans le Golfe de Giens récapitulées
dans le document
(6).
La modélisation de la houle de janvier 2007 ainsi que l'état
de celle de janvier 2016 nous amène à considérer
une hauteur maximum du creux de la houle de 1,60 m. environ juste avant
le déferlement (7)
et (8), soit pour une demi houle, une valeur
de 80 cm à prendre en compte [graphique (11)].
5b6 - Le
jet de rive sur la plage
Le niveau instantané maximal est atteint par le jet de rive sur
la plage (wave run-up). Voir photo d'illustration
(2) .
5b7 - Le hausse du niveau des mers 5b7a - Sur l'ensemble des océans.
Le graphique de l'évolution du niveau marin réalisé
par l'Université du Colorado pour la période de 1993 à
2015 nous donne une valeur moyenne sur 22 ans de 3,6 mm/an. (9) 5b7b - Pour la Mer
Méditerranée
--- Généralités
La Méditerranée a la particularité d'être
une mer .... presque fermée.
Les précipitations et la quantité relativement faible
d’eau apportée par les fleuves qui s’y jettent sont
largement insuffisantes pour combler cette évaporation. Le bilan
déficitaire de 1 500 km3/an est comblé par
les apports hydrologiques de l’océan Atlantique. (source
Wikipédia)
Il est à noter que ce bilan résulte d'un volume entrant
vers la Méditérannée de 31 500 km3/an (en surface)
et d'un volume sortant vers l'océan atlantique de 30 000 km3/an
(en profondeur).
Tout ces volumes qui se croisent, doivent passer par l'étroit
Golfe de Gibraltar de 14 km de largeur afin de maintenir cet équilibre.
Le courant de surface est de 1,5m/s.
--- Dans la région marseillaise.
Le marégraphe de Marseille a été mis en place en
1883 dont le bût a été de déterminer une
origine des altitudes pour la France continentale. Les mesures effectuées
en continu sur 13 ans ont permis de déterminer le niveau moyen
de la mer en ce lieu. Ce niveau moyen a été adopté
comme l'altitude zéro de référence français
appelé zéro N.G.F. (Niveau Général de la
France).
Pour la période de 1909 à 1980, l'augmentation moyenne
annuelle a été de 1,4 mm. puis de 2,6 mm. entre 1980 et
2011.
Pour réaliser notre graphique, nous allons retenir une tendance
moyenne de 4 mm. par an, soit 20 cm. au terme des 50 prochaines années.
(1) Schéma de correspondance
des niveaux de référence
TGZ-MSL-IGN69 - (zoom)
(2) Déferlement de la vague directement
sur le trait de côte du rivage - (zoom)
(3a) Schéma du déferlement de la houle avec
indication des repères pour le calcul
au chapitre 5d ci-après - (zoom)
(3b) Coéfficient de Munk
- (zoom)
(4) Document sur site "Marées
Pêche" avec indication de
l'altimétrie des marées mini et maxi à Toulon
- (zoom)
(5) Graphique de la pression baramétrique
d'octobre 2018 - (zoom)
(6) Observations fondation
G. COOPER
sur trois ans - (zoom)
(7) Modélisation de
la houle de janvier 2007 - (zoom)
(8) Etat de la houle le 11/01/2016 à 7h00
avec vent de sud/ouest - (zoom)
(9) Graphique de l'évolution
du niveau marin réalisé par
l'Université du Colorado pour la période de 1993
à 2015 - (zoom)
5c - Illustration du cumul de l'ensemble des conditions défavorables
Dans les conditions les plus défavorables, ces différentes
incidences peuvent se cumuler et augmenter considérablement le
niveau moyen de la mer en y ajoutant en plus la hauteur des vagues qui
viennent déferler sur le rivage.
Les graphiques (10)+(11)
illustrent ces conditions extrêmes.
(10) Situation de base avec implantation altimétrique
par rapport au niveau moyen de la mer à Toulon
(zoom)
.
.
.
(11) Détail des différents paramètres à
prendre
en compte : H = hauteur de la houle d = hauteur entre la crête du brise-lames
et la 1/2 hauteur de la houle - (zoom) d max. Artélia = 2,37 m. d max. Memocs/Seatech = 1,48 m.
Cliquez
sur la photo puis sur "ouvrir avec"
Attendre quelques secondes pour le téléchargement
du diaporama Avancement
automatique
5d - Calcul de la hauteur optimum au dessus d'un brise-lames
Celle-ci peut être calculée d'une façon empirique
par le coefficient de Munk : H/d
< 0,78 ( H/d supérieur à
0,78 )
-- Ci-contre, pour deux brise-lames
immergés, un tableau avec calcul du coefficient de Munk pour
des hauteurs de houle de 1,00 m. à 1,60 m. et différentes
hauteurs du niveau de la mer au dessus de la crête de ces ouvrages.
-- Les chiffres en rouge indiquent les cas où le déferlement
n'est pas satisfaisant ....... à priori d'après ce calcul.
5e
- Urgence du tronçon à traiter
-- Les différents projets et études énoncés
précédemment sont conçus pour protéger le
tombolo occidental sur des longueurs qui varient de 450 m. jusqu'à
plus de 4 000 m.
-- En 2021, la zone impactée par les brèches partielles
et totales se situent entre
les bornes B03 et B18 sur une distance de 1 460 m. environ.
-- A priori, c'est donc ce secteur qu'il serait souhaitable de traiter
en priorité comme nous le constatons depuis des années
lors des remises en état périodiques.
Calcul avec le coéfficient
de Munk - (zoom)
6 - Laisser faire la nature
-- Certaines personnes compétentes, considèrent
qu'il est peu réaliste de prétendre construire des ouvrages
efficaces qui vont régler le problème d'érosion
du tombolo occidental pour une centaine d'années. Vu les investissements
colossaux nécessaires, il ne faudrait pas que dans 20 ans il
faille tout recommencer.
-- Si les travaux de maintien du trait de côte qui sont entrepris
depuis plusieurs dizaines d'années sont arrêtés,
il y a de fortes probabilités pour qu'une forte tempête
crée à ce moment là, une ablation dans le tombolo
occidental :
---- la route, les réseaux d'électricité et de
téléphonie seront alors inutilisables. Cela diminuera
fortement l'ensemble de ces services. Le plus gros risque étant
de ne pas pouvoir assurer l'urgence des secours aux personnes, et aux
pompiers pour les incendies, notamment en période estivale.
---- le salin des Pesquiers qui se situe jusqu'à 80 cm sous le
niveau de la mer sera alors inondé. Le fragile équilibre
de cet écosystème sera alors détruit.
Simulation d'une ablation du cordon dunaire lors d'une forte
tempête avec inondation du salin des Pesquiers - (zoom)
7 - Accompagner l'érosion de la nature
-- Comme nous l'avons vu précédemment,
l'homme a souvent lutté contre la nature en lui opposant des
enrochements, des palissades, etc... Il a toujours fini par reculer
à l'intérieur du salin des Pesquiers en déplaçant
ces ouvrages (canal de ceinture, cables électriques, conduite
d'eau potable et route). Ce recul est visible sur les photos anciennes
de 1943 à 1994 que nous avons pu le visualiser précédemment.
(exemple
du déplacement du canal de ceinture)
-- A ce jour, faut-il continuer à
vouloir bloquer le trait de côte ou reculer une nouvelle fois
vers l'Est, en déplaçant tous ces réseaux et la
route sur les portions menacées ?
Simulation d'un retrait face à la mer en reculant
l'étier et la route dans le salin des Pesquiers - (zoom)
Cette
page a été réalisée afin de vous
apporter un maximum d'informations sur ce sujet bien difficile
à tout point de vue comme vous avez pu le constater.
Elle n'a pas la prétention de vous indiquer la solution
"miraculeuse et pérenne" qui serait nécessaire
pour sauver notre "double tombolo" ....... pour l'instant.
Tant
que notre double tombolo a encore "ses deux bras"
......... profitons en !
Pratiquement toutes
les informations contenues sur cette page sont en accès libre
sur internet.
Elles ont été condensées à partir des
documents suivants :
https://archimer.ifremer.fr/doc/00077/18797/16374.pdf (réf
1)
http://lacroix.univ-tln.fr/Theses_files/these-Than.pdf (réf
2)
http://lacroix.univ-tln.fr/Theses_files/presentation-Than.pdf (réf
3)
http://lacroix.univ-tln.fr/Almanarre_files/HYERES-Scan/courtaud.pdf
(réf
4)
http://lacroix.univ-tln.fr/Almanarre.html (réf
5)
http://lacroix.univ-tln.fr/Almanarre_files/these-Capanni.pdf (réf
6)
http://lacroix.univ-tln.fr/Almanarre_files/ERAMM101.pdf (réf
7)
lacroix.univ-tln.fr/Almanarre_files/Rapport_Digues_Almanarre_2.pdf
(réf 8)
http://www.hyeres.fr/sites/default/files/atoms/files/presentation_tombolo_cocons_280417.pdf
(réf
9)
Salins d'Hyères Rapport d'activités 2012 2013 sans annexe
(réf
10)
http://seatech.univ-tln.fr/La-protection-littorale-a-SEATECH.html
(réf
11)
https://www.persee.fr/doc/medit_0025-8296_1982_num_46_3_2078 (réf
12)
https://escales.wordpress.com/2010/09/09/comment-se-forment-les-vagues/
(réf 13) https://marc.ifremer.fr/resultats/vagues/modeles_mediterranee#appTop(réf
14) https://www.anpm.fr/preparer-sa-navigation/carte-marine-gratuite/
(réf 15) http://benvtt04.free.fr/L2/semestre%204/dossier%20final.pdf
(réf 16) http://www.cfg.asso.fr/sites/default/files/files/cd-rom-2009/art33.pdf
(réf 17)
http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/f09317p0107_les_annexes.pdf
(réf 18)
http://www.paralia.fr
- "Les digues sous-marines en geotextiles pour la protection
des plages" : avantages et inconvéniants" par P.
FARNOLE & J. LEBUNETEL
(réf 19) https://archimer.ifremer.fr/doc/1973/publication-6662.pdf
(réf 20)
http://www.reflexions.uliege.be/cms/c_384971/fr/ecouter-les-herbiers-de-posidonies?part=3&portal=j_55&printView=true
(réf 21)
http://www.culture-maritime.com/fr/text-mme5-cours2
(réf 22)
Le marais des Estagnets (vue de Giens) et l'extrémité
sud du tombolo occidental.
A gauche la baie de Giens et à droite l'étang des Pesquiers
LE
CONTE SUR LA FORMATION DU DOUBLE TOMBOLO DE GIENS A HYERES
Le
double tombolo de Giens à Hyères est présenté
sous forme d'un conte qui retrace l'histoire de sa formation
depuis 28 000 ans
à partir de documents réalisés par le
géologue Jean-Joseph Blanc.
Réalisation
Michel AUGIAS - octobre
2016
LE
CONTE DU DOUBLE TOMBOLO
Le double tombolo de Giens à
Hyères est présenté sous forme d'un conte
qui retrace son histoire du début de notre millénaire
jusqu'à nos jours.