Préambule
La présente page a pour bût d'étudier
:
-- le principe général de la réutilisation de l'eau
usée traitée en sortie de station d'épuration,
-- la faisabilité éventuelle à appliquer à
la station d'épuration d'Hyères comme suggéré
par un certain nombre de personnes.
-- ceci n'est qu'une réflexion personnelle. Les remarques, suggestions
et compléments sur ce sujet seront les bienvenues pour la connaissance
de tous.
Qu'est-ce que la réutilisation de l'eau usée (REUT) ?
Elle
consiste à recycler l’eau déjà utilisée
pour l’utiliser à nouveau, dans la majorité des
cas pour un usage différent.
En
quoi consiste-t-elle ?
La mise en œuvre de la REUT peut
prendre plusieurs formes, telles que :
-- pour l’irrigation agricole. En effet, tout nitrate en sortie
de STEP, réutilisé pour l’irrigation, est un nitrate
qui ne se retrouve pas le cours d'eau et il ne sera pas acheté
par l’agriculteur.
-- pour le remplissage des camions hydrocureurs et des engins de nettoyage
des voiries,
-- pour la recharge des nappes phréatiques lorsque celà
est possible.
Cette pratique peut également
permettre de réduire les impacts environnementaux liés
aux rejets d’eaux usées dans l'environnement.
Film
explicatif
La
Pourquoi réutiliser les
eaux usées ?
Depuis quelques années, nous entrons
dans une période ou l'eau devient de plus en plus rare dans certaines
régions et dans certains pays avec des sécheresses de
plus en plus nombreuses.
La REUT est une approche logique pour répondre aux défis
mondiaux de l’eau.
Elle permet notamment de limiter
le prélèvement dans les ressources en eau brute de bonne
qualité qui ne nécessite qu'un simple traitement de stérilisation.
Tant qu'il y a de l'eau facilement disponible, on rejette l’eau
usée traitée en sortie de station d’épuration
dans l’environnement sans chercher à la revaloriser, car
c'est plus facile et celà a un coût non négligeable.
Il faut également que les volumes qui sortent de la STEP soient
stockés, afin d'être utilisés à la demande
car celle-ci pourra être très variable en fonction des
usages et des conditions météorologiques.
Les
différents types d'eaux usées recyclables
Dans la majorité des cas, les
eaux usées sont collectées d'une façon globale
dans un réseau unitaire en mélangeant les eaux "noires"
(provenant des toilettes) et les eaux "grises" (provenant
des douches, lavabos etc...).
Dans la grande majorité
des cas, les eaux pluviales sont collectées dans un réseau
spécifique qui converge vers un cours d'eau.
Les eaux industrielles produites
par les usines et les industries, contiennent souvent des contaminants
chimiques. Leur traitement requiert des technologies spécialisées
avant leur rejet éventuel dans le collecteur commun.
La gestion des risques sanitaires et environnementaux doit servir de
pierre angulaire, afin de sécuriser l’ensemble des usages
potentiels. Il s’agit donc d’une solution inscrite dans
la transition vers une économie circulaire qui permet de s'adapter
au changement climatique et à la transformation des modes de
consommation.
Comment
mettre en place un projet de réutilisation de l'eau (REUT) ?
Les projets de réutilisation
de l’eau sont de plus en plus populaires en raison principalement
de la raréfraction des ressources en eau, des avantages économiques
et environnementaux qu’ils offrent.
Pour mettre en place un tel projet, il convient de déterminer
:
- les sources d’eau disponibles ; eaux usées traitées,
eaux de pluie etc ...
- le lieu qui finalisera (ou les lieux) le traitement des eaux usées
avant leur mise en distribution,
- les lieux et l'importance des stockages à prévoir avant
leur utilisation,
- les réseaux et les installations à mettre en place pour
amener cette eau recyclée jusqu'aux lieux de desserte.
Cliquez
sur l'image pour zoomer
sur la zone de la station de traitement des eaux usées.
Caractéristiques
-- La station d'épuration se situe dans
le Var, à Hyères-les-Palmiers,
au lieu dit l'Almanarre.
-- Cette station d'épuration est une station de type physico-chimique
et biologique pour la filière eau. Elle est composée
de deux bassins tampons situés après le traitement
physico-chimique et après le traitement biologique sur
les eaux usées traitées. Avant le prétraitement,
un by-pass est présent. Suite à un arrêt préfectoral,
les micropolluants en sortie de station doivent être suivis.
-- Une conduite de 1000m en
sortie de STEP, de 700mm de diamètre rejoint un poste de
surpression à proximité de la plage. Celui-ci refoule
jusqu'à 1500m du rivage, dans
un émissaire de 700mm dont l'extrémité est
immergé à environ 10m de profondeur. Le débit
maximum est de 2500 m3/h.
--- Un suivi de la qualité du milieu marin au droit du
rejet des stations de traitement des eaux usées a été
réalisée en décembre 2012 (dossier
joint).
La mise en service de la
station a été réalisée vers la fin
de l'année 2010.
Capacité nominale station : 121 600 EH
Charge maximale en entrée : 79 300 EH
Périmètre de collecte sur les communes d'Hyères
et Carqueiranne.
En 2017 : 22 300 abonnés.
EN
2021 |
Cliquez sur
l'image pour accéder au document original
|
Volumes entrants : 5 192 698 m3
Capacité nominale
--Volumes : 27 000 m3/j
-- DBO5 : 7 300 kg/j
-- DCO : 18 900 kg/j
-- MES : 10 700 kg/j
Charges
moyennes reçues
-- Volume : 14 227 m3/j
-- DBO5 : 2 789 kg/j
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Rendements
épuratoires
-- DBO5 : 96,9 %
-- DCO : 92,8 %
-- MES : 97,2%
(100% = rendement parfait)
Quantité de boues produites : 1 123 tonnes Ms (matières
sèches)
(90% incinération & 10% compostage)
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DBO5
: demande biologique en oxygène – représente
la fraction biodégradable de la pollution
DCO : demande chimique en oxygène – représente
la pollution globale des eaux usées.
MES
: matières en suspension – représente
la pollution physique des eaux usées.
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Fonctionnement
normal
-- Comme indiqué ci-dessus le fonctionnement
de la station d'épuration est très satisfaisant
avec des rendements épuratoires avoisinant les 95%. Il
n'y a donc pas de risque de pollution pour les rejets en mer,
si ce n'est l'apport d'eau douce .... comme pour les cours d'eau
avoisinants.
-- Cette eau pourraît donc être "réutilisable"
dans son principe, pour différents usages.
Fonctionnement
lors des orages
Lors des orages, l'ensemble du réseau des
eaux usées se trouve en surcharge. Celà est dû
:
1 - Aux mauvais raccordements :
Raccordement des eaux pluviales dans le réseau d'eaux usées
(gouttière, descente de garage, avaloir de la voirie...).
Regard de visite et boîte de branchement non étanche.
2 - A un réseau
non étanche :
Défaillance du réseau collecteur ou du réseau
de branchement (perforation, cassure, fissure, effondrement, joint
mal positionné, infiltration, ovalisation, poinçonnement,
corrosion, déboîtement, pénétration
de racines, inversion de pente, branchement pénétrant...)
Ceci augmente le volume qui arrive à la STEP lorsque le
niveau de nappe monte. Ce problème est encore plus sensible
en zone littorale comme à Hyères ou les collecteurs
sont implantés jusqu'à 4m de profondeur.
3 - Conséquences
:
- Montée en charge du réseau,
- Débordement du réseau vers le milieu naturel en
différents lieux (déversoir d'orage ou trop plein
dans les stations de relèvement et refoulement ),
- Transfert des excédents en amont de la STEP vers un bassin
d'orage de ???? m3, puis ensuite les excédents vont être
refoulés directement en mer sans traitement possible.
- Augmentation de la consommation électrique des postes
de refoulement,
- Augmentation des réactifs utilisés pour le traitement,
- Diminution de la qualité du traitement,
- Risque de départ de boues.
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Implantation de la STEP
de l'Almanarre
à proximité du golfe de Giens - (zoom)
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Zoom sur l'implantation
de la STEP à proximité
de l'ancienne décharge publique et des anciens marais
salants - (zoom) |
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RÉUTISATION
DES EAUX USÉES TRAITÉES A LA STEP DE L'ALMANARRE |
Principe de base
-- La difficulté va être de synchroniser
les volumes sortant de la station 24h/24h et 365 jours par an
à ceux de la demande pour les différentes utilisations
envisagées.
-- Il sera donc indispensable de créer un bassin "tampon
de stockage" avec un surverse afin d'optimiser le volume
réutilisable ..... et surtout de trouver une zone pour
le réaliser !
-- Il faudra ensuite mettre en place une station de pompage qui
refoulerait dans un réservoir en hauteur pour une desserte
en gravitaire dans un réseau d'adduction spécifique
afin de distribuer ces eaux vers leurs destinations. Sur certains
tronçons, la pose d'un réseau "d'eau non potable"
à proximité d'un réseau "d'eau potable"
comporterait des risques de confusion lors de l'exploitation des
canalisations.
-- La principale utilisation serait probablement l'irrigation
pour l'agriculture.
-- L'ensemble de ces installations impliquerait des investissements
importants, ainsi que des coûts de fonctionnement et d'entretien.
Comment
et où réaliser cette installation
1 - Bassin tampon
Si nous prenons comme exemple, un stockage d'une journée
moyenne de 15 000m3 :
--- En gravitaire, nous ne pouvons que stocker ce volume dans
les anciennes tables salantes des Pesquiers..... ce qui n'est
pas envisageable.
--- En refoulant les eaux usées, on peut imaginer de créer
"discrètement" un bassin sur environ 15 000m2
"en haut" de l'ancienne décharge publique qui
culmine à 20m NGF environ. A cette altimétrie, la
pression utilisable au niveau zéro en pied du bassin sera
de l'ordre 1,5 bar et de ..... plus grand chose quelques kilomètres
plus loin !
2 - Réservoir en hauteur
Il faudrait alors créer un réservoir spécifique
"quelque part" vers l'altitude 100,00m NGF afin d'avoir
une pression suffisante d'utilisation.
3 - Conduites de distribution
Comme la STEP est loin de ces zones là, il faudra investir
pour créer un nouveau réseau qui viendrait en "doublon"
:
-- avec celui du canal
de Provence pour l'irrigation comme le figure le
plan d'implantation ci-joint.
-- avec l'eau du "Canal Jean Natte/Roubaud"
(vers le lycée
agricole) pour la réalimentation de la nappe phréatique
depuis mars 2016. Celle-ci se
fait actuellement de novembre à avril. Documentation
ci-jointe.
4 - Coût pour les usagers
Il semble évident que les m3 qui arriveraient aux demandeurs
destinataires ne seraient pas "gratuits" au regard des
frais de fonctionnement et des investissements réalisés. |
Plan d'implantation du réseau
du Canal de Provence - (zoom)
Projet de restauration de
la nappe phréatique - (zoom)
Page
spécifique à ce projet - (Clic !)
Inauguration des bassins
d'infiltration en mars 2016 - (zoom)
|
CONCLUSION
En fonction des différentes
réflexions ci-dessus, il semble qu'en dehors du
remplissage des camions hydrocureurs et des engins de nettoyage
de voirie directement en sortie de station, la réutilisation
des eaux usées traitées en sortie de la STEP de
l'ALMANARRE ne soit pas réaliste.
Vos informations complémentaires ou contradictoires seront
les bienvenues pour la connaissance de tous. |
Sources
d'informations
https://institut-economie-circulaire.fr/wp-content/uploads/2018/05/synthese-etude-reut-vf.pdf
https://doc-oai.eaurmc.fr/cindocoai/download/DOC/6205/1/IN1274-669%20Almanarre%20-%20Stabilit%C3%A9%20%C3%A9missaire%20-%20Ind%203.pdf_1215Ko
https://doc-oai.eaurmc.fr/cindocoai/download/DOC/6205/2/IN669-1274_Etude%20de%20courantologie%20et%20de%20dispersion.pdf_3771Ko
https://metropoletpm.fr/sites/new.tpm-agglo.fr/files/web_rapport_activites_tpm_2017.pdf
https://metropoletpm.fr/sites/new.tpm-agglo.fr/files/rapport_annuel_eau_assainissement2020.pdf
https://metropoletpm.fr/actualites/aquarenova-un-projet-innovant-restaurer-ressource-eau
https://moncompteclient.canaldeprovence.com/_map/front/?m=res
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mise à jour le 25/10/2024
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